La société du réseau ferroviaire rapide de Tunis (RFR) œuvre, actuellement, à finaliser les travaux de la ligne D, reliant “Tunis ville” à la “Mnihla”. Les travaux de cette ligne dont l’entrée en exploitation a été initialement prévue pour 2016, ont été bloqués au niveau de la ville de Bardo, à cause de l’opposition de certains habitants, mais aussi de la société civile et de certains députés de l’ARP, à la formule retenue pour la réalisation du tronçon de la ville de Bardo.
La résiliation du contrat avec la société italienne chargée du projet, pour non respect de ses engagements a également ,contribué au blocage de ce projet. Et la situation s’est compliquée davantage avec la décision du conseil municipal d’arrêter les travaux en 2019.
*Un conseil ministériel réuni le 10 novembre 2023, avait ordonné la reprise des travaux conformément aux termes contractuels initiaux, en application de la loi afin d’assurer une exploitation progressive de cette ligne à partir de septembre 2024, et l’exploitation de la totalité de la ligne à l’horizon 2026″.
Le député de la circonscription de la Cité Ettahrir – Le Bardo, Dhafer Sghiri a expliqué l’opposition des habitants et de la société civile, au choix retenu pour la réalisation du tronçon relatif à la ville de Bardo, par l’option adoptée d’une intersection entre la Ligne RFR et la route, en se contentant de mettre en place des barrières mobiles.
Dans une déclaration à l’agence TAP, il a souligné que « cette hypothèse a été retenue parmi 7 autres hypothèses parce qu’elle est la moins coûteuse, sans prendre en considération les risques qu’elle pourrait générer sur la sécurité des citoyens et des usagers de la route».
Toujours selon lui, «l’hypothèse retenue va également diviser et défigurer la ville de Bardo, connue par ses multiples sites et monuments historiques ».
De son côté, le PDG de la société RFR, Lotfi Chouba, a expliqué que la ligne D, dont l’itinéraire est parallèle à la voie ferrée, a été construite sur des terrains relevant de domaine public, propriété de la SNCFT, ce qui explique le problème survenu au niveau de sa réalisation.
“Nous avons construit deux lignes RFR parallèles à la voie ferrée, portant le nombre de lignes ferroviaires à trois”, a-t-il ajouté. Et de rappeler que ce projet a été conçu, dans le cadre d’une approche participative, en se basant sur des études approfondies et en prenant en considération toutes les critères indispensables, relatifs à l’efficacité, le coût et la sécurité.
Selon la version du projet adoptée finalement, «le trafic du train RFR devrait être se faire dans le respect des horaires qui seront déterminés ultérieurement et à basse vitesse pour assurer la sécurité des piétons et des véhicules », a noté Chouba, précisant qu’il y aura deux intersections de la voie ferrée avec la route.
Selon le responsable, la mise en service de la première phase de cette ligne se fera progressivement, durant le mois de septembre 2024, en attendant la finalisation du reste des composantes du projet, d’ici l’année 2026.
Il a fait savoir, en outre, qu’il était nécessaire d’accélérer l’achèvement des travaux et de mettre en service progressivement la ligne, compte tenu de l’aggravation de la crise des transports, en Tunisie, en raison de la détérioration de la flotte de transport.
Il a estimé que cette ligne permettra d’atténuer les embouteillages dont souffre la ville de Bardo, d’autant plus que la capacité du train s’élève à 2 400 passagers par desserte.
Pour rappel, la ligne D s’étend sur une distance de 12,2 km et elle s’associe à la ligne A sur une distance de 2,3 km jusqu’à la gare de Manoubia. Cette ligne comprend sept stations après celle de Manoubia, à savoir les stations de Melassine, Erraoudha, Bardo, Bortal, Manouba, Cité les Oranges et Gobaa.