“Aujourd’hui, le monde est circulaire à 7,2 % et est au bord de la dégradation climatique. Si nous doublons ce taux, nous limiterons le réchauffement climatique bien en-dessous de 2 degrés, améliorerons la biodiversité et créerons un air plus pur. Dans un monde circulaire à 17 %, la catastrophe climatique sera évitée”, c’est ce qui ressort d’un nouveau rapport “Circularity Gap Report 2024”, réalisé par la Fondation de l’Economie circulaire, organisation à but non lucratif basée à Bruxelles en collaboration avec le cabinet de consulting Deloitte (multinationale).
Les débats, les discussions et les articles sur l’économie circulaire ont presque triplé dans le monde, au cours des cinq dernières années, ce qui témoigne d’une prise de conscience et d’un intérêt accru pour la circularité. Cependant, la grande majorité des matières extraites entrant dans l’économie sont encore vierges et la part des matières secondaires diminuent régulièrement, selon ce rapport.
Pourtant, l’économie circulaire permet, non seulement de réduire autant que possible les déchets et de promouvoir une utilisation durable des ressources, mais est, aussi, créatrice d’emplois et génératrice de richesses.
Selon le rapport annuel de la Banque africaine de développement “Perspectives économiques de l’Afrique du Nord 2023”, le soutien à l’économie circulaire en Afrique du Nord créera environ 3 millions de nouveaux emplois et réduira les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2050.
L’économie circulaire pourrait créer près de 100 mille nouveaux emplois en Tunisie
En Tunisie, une économie circulaire bien organisée, pourrait créer près de 100 mille nouveaux emplois et générer 0,8% de croissance du PIB, selon un rapport de la Banque mondiale (2019).
Au niveau de l’économie mondiale, la part des matières secondaires consommées est passée de 9,1% en 2018 à 7,2% en 2023, soit une baisse de 21% sur une période de cinq ans. “Au cours de la même période, nous avons consommé plus de 500 gigatonnes de matières, indique le rapport de la “Circle Economy Foundation”. Cela représente 28 % de tous les matériaux consommés par l’humanité depuis 1900, soit presque autant que l’ensemble du 20e siècle”.
“Ces statistiques montrent la froide et dure vérité : bien que l’économie circulaire ait atteint le statut de mégatendance”, les discours et les objectifs nobles ne se traduisent pas encore par des actions sur le terrain et des impacts mesurables”, selon ce rapport.
Ses auteurs recommandent, à cet effet, une action audacieuse et urgente pour passer à une économie circulaire et partant atteindre les objectifs sociaux et environnementaux, dont la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’augmentation de l’utilisation de matériaux recyclés.
Pour réussir un changement systémique, les gouvernements, les acteurs financiers et les citoyens sont appelés à “égaliser les règles du jeu politique, en introduisant des politiques et des cadres juridiques qui encouragent les pratiques circulaires, tout en pénalisant celles qui sont nuisibles”.
Il s’agit également, de mieux comprendre l’économie en ajustant la politique budgétaire pour créer de vrais prix, tout en veillant à ce que les solutions circulaires soient financées.
Sur un autre plan, le rapport appelle à développer une expertise et des compétences circulaires en garantissant que les travailleurs essentiels sont responsabilisés, tandis que les opportunités circulaires sont équitablement réparties entre et au sein des sociétés.