L’encours des crédits aux ménages a constamment augmenté et a plus que doublé entre 2015 et 2022, passant de 26,29 milliards de dinars en 2015, à 55,3 milliards de dinars en 2022, révèle l’Institut National de la Statistique (INS) dans un rapport intitulé “Endettement des agents économiques non financiers : Lecture dans les comptes financiers” publié le 20 mars courant.
“L’augmentation de cet encours résulte de celle des crédits à la consommation, plus précisément les crédits octroyés pour la rénovation ou l’aménagement de logements et les dépenses courantes, mais aussi ceux à plus longue maturité et destinés à l’acquisition d’habitats”.
“Le flux net des crédits est passé de 1,75 milliard de dinars en 2015, à 4,06 milliards de dinars en 2022. Cette évolution est marquée par une baisse en 2019 au niveau de 1,894 milliard de dinars. Ceci s’explique par la hausse du taux d’intérêt directeur par la Banque Centrale de Tunisie (BCT) à deux reprises afin de faire face à la résurgence des pressions inflationnistes en 2019 et qui représentent un risque pour l’économie. La détérioration du pouvoir d’achat des ménages est due à leurs capacités à s’endetter et au durcissement des conditions monétaires”.
Selon l’INS, le secteur institutionnel des ménages, qui regroupe aussi bien les ménages dits purs, les entrepreneurs individuels et les institutions à but non lucratif au service des ménages, affiche un taux endettement en légère progression continue entre 2015 et 2019 (autour de 41,6% du Revenu National Disponible Brut en moyenne) pour augmenter en 2020 à 52.4% et baisser de nouveau à 49,5% en 2022.
“Ce profil chahuté reflète l’évolution des crédits aux ménages qui représentent leur unique source d’endettement au regard des instruments financiers recensés, mais également à la trajectoire de la formation du revenu national disponible brut”.