Le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche a autorisé les directions régionales agricoles à commencer à irriguer les cultures céréalières dans la plupart des régions, a affirmé Ridha Gabouj, secrétaire d’Etat chargé des ressources hydrauliques, appelant les agriculteurs, la société civile et les autorités à s’attaquer au phénomène du forage de puits anarchiques.
Répondant à une question relative aux craintes de certains agriculteurs concernant les dommages causés par le manque d’irrigation et de l’application des systèmes de quotas, le secrétaire d’Etat a indiqué que les autorités comptent sur la production céréalière locale pour éviter l’importation qui implique des transactions en devises.
D’après lui, le département ministériel a donné l’ordre aux services régionaux de l’agriculture à Jendouba d’autoriser les céréaliculteurs à irriguer leurs terres. La direction régionale de Béja est, également, autorisée à se lancer à partir de jeudi dans l’irrigation des cultures céréalières, idem pour le commissariat régional de Bizerte.
Sur un autre plan, Gabouj a qualifié la production céréalière durant la dernière campagne de “catastrophique” , rappellant qu’elle (production) a atteint les 5 millions de quintaux, ce qui a obligé la Tunisie à importer environ 25 millions de quintaux pour couvrir la demande, moyennant une enveloppe de 3 milliards de dinars.
« Nous vendons les dattes, l’huile d’olive et les produits de la pêche et nous importons les céréales en devises pour couvrir la demande intérieure, ce qui a pour conséquence d’alourdir la charge sur le budget de l’État chaque année », a-t-il fait savoir, ajoutant que le ministère de l’Agriculture a mis à la disposition du secteur agricole toues les ressources financières et logistiques nécessaires.
Se référant au dossier des forages anarchiques, le responsable a indiqué qu’il y a environ 42 mille puits en Tunisie, dont 30 mille anarchiques et 10 mille se trouvent dans le gouvernorat de Kébili.
Il a fait remarquer que le forage anarchique des puits constitue un vrai problème causant des dommages à la nappe phréatique, compte tenu des ressources limitées du pays, appelant les propriétaires en possession des autorisations à lutter contre ce phénomène qui a un impact négatif sur eux, mais aussi sur la nappe phréatique.
Le secrétaire d’Etat a souligné que la demande en eau en Tunisie dépasse la barre des 3,8 milliards de mètres cubes par an. 75 %de ces eaux sont mobilisés à travers les puits qui s’approvisionnent des nappes phréatiques.
Il a relevé que le Ministère de l’Agriculture est en train de résoudre le problème du forage anarchique, en organisant plusieurs réunions avec les ministères concernés à l’instar du ministère de l’Intérieur. Des rapports ont été préparés à cette fin en ciblant les contrevenants, en attendant la publication du code de l’eau qui contiendra des dispositions plus strictes.