Une étude publiée récemment par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES), intitulée « la migration des professionnels de santé : défis pour le système de santé tunisien » a montré que les soignants migrent plus à cause d’un environnement qu’ils jugent inadapté (défaut de reconnaissance, conditions de travail difficiles, insécurité, conditions de vie et manque de visibilité par rapport à l’avenir) que pour des raisons financières.
« La Tunisie ne les fait plus rêver », souligne l’étude qui porte sur la période 2011-2023 et met l’accent sur l’un des défis majeurs pouvant mettre en péril les performances du système de santé tunisien si aucune mesure d’envergure n’est prise pour y faire face.
A partir des constats établis, l’étude, adressée au chef de l’Etat, a élaboré un plan d’actions visant à atténuer ce phénomène et à renforcer le système national de santé en vue de mieux implémenter la politique nationale de santé à l’horizon 2030, issue du Dialogue Sociétal.
Ce plan propose une approche pluridisciplinaire, combinant plusieurs fonctions et mettant l’accent sur la collaboration entre divers acteurs concernés.
“Parmi les recommandations clés visant à retenir les professionnels de santé qualifiés, l’étude propose de mettre en place des politiques offrant des conditions de travail favorables, des perspectives de carrière attrayantes et des rémunérations compétitives.”
Parmi les recommandations clés visant à retenir les professionnels de santé qualifiés, l’étude propose de mettre en place des politiques offrant des conditions de travail favorables, des perspectives de carrière attrayantes et des rémunérations compétitives.
Par ailleurs, des mesures doivent être prises pour réguler ces flux migratoires en encourageant la migration circulaire, en facilitant le retour et la réinsertion de ces professionnels, en élaborant des approches innovantes comme le développement du partenariat public-privé, en créant des opportunités pour les professionnels et en attirant les IDE (investissements directs étrangers) et IDN (investissements directs nationaux) dans les domaines émergents de la santé.
Pour le professionnel migrant potentiel, l’étude recommande de réglementer l’exercice de la médecine par une loi sur les responsabilités qui évoque le droit des médecins et non uniquement leurs responsabilités et les peines prévues en cas de fautes médicales.
“Ainsi, la réduction des flux migratoires doit être érigée en priorité pour l’Etat afin de ne pas affaiblir davantage un système national de santé déjà fragile.”
Il faudra, de même, revoir la loi du 13 mars 1991 qui règlemente l’exercice de la médecine et le code de déontologie, lit-on de même source.
Ainsi, la réduction des flux migratoires doit être érigée en priorité pour l’Etat afin de ne pas affaiblir davantage un système national de santé déjà fragile.
Selon l’étude, les autorités nationales et les institutions internationales semblent avoir pris la mesure de l’enjeu pour relever ce défi ; il faut désormais que cela se traduise en actions concrètes pour garantir la résilience du système national de santé au profit des citoyens avant tout.