Une enveloppe de 11 millions dinars a été allouée à la lutte contre la cochenille, un ravageur dévastant les plantations de figues de barbarie, a fait savoir samedi, Mohamed Rabhi Hajlaoui, chargé de la direction générale de la santé végétale et du Contrôle des Intrants Agricoles, au ministère de l’Agriculture.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le responsable a ajouté que le ministère a mis en place une cellule de contrôle et de suivi de la mise en œuvre du protocole de lutte contre ce ravageur dans les dix gouvernorats où il a fait son apparition, à savoir Mahdia, Monastir, Sousse, Kairouan, Sidi Bouzid, Sfax, Kasserine, Siliana, Zaghouan et Nabeul.
Il a ajouté que ce protocole, qui a été modifié à plusieurs reprises, prévoit quatre programmes ciblant les régions fortement atteintes, dont le premier concerne l’obligation d’utiliser les raquettes en tant qu’aliment pour bétail, avant l’apparition de la cochenille ainsi que le traitement des cactus pour éviter la propagation de cet insecte.
Le deuxième programme, a-t-il dit, prévoit de lutter contre la cochenille dans les zones où le taux de contamination est de 30 à 40%, et ce, en identifiant les nouveaux foyers afin de pouvoir arracher et brûler les plans atteints.
Pour ce qui est du troisième programme, il porte sur la prévention dans les régions agricoles encore saines à Kasserine et au Cap Bon, et ce en renforçant le contrôle au niveau des zones frontalières.
Dans une perspective de lutte pérenne contre ce ravageur, ce quatrième programme prévoit l’obligation de replanter des variétés de cactus résistantes à la cochenille, en remplacement des anciens plants arrachés, tout en introduisant la coccinelle, insecte prédateur de ce ravageur.
La cochenille est un insecte à corps mou en forme d’œuf, avec des ailes chez les mâles. Elle apparait sur les plantes de cactus sous forme de masses blanches ressemblant au coton. Les femelles se nourrissent des raquettes du figuier de Barbarie en absorbant la sève de la plante, ce qui entraîne l’apparition de zones jaunâtres qui s’élargissent progressivement, conduisant finalement au dépérissement de la plante.
Elle se propage rapidement, transportée par le vent et peut se déplacer en se collant aux machines agricoles, aux camions, à la laine des moutons et aux fourrages composés de cactus, provenant des régions infestées.
La Tunisie est le deuxième pays au monde après le Brésil pour ce qui est des superficies de cactus (600 mille hectares) et le 4e pays exportateurs de figues de Barbarie. Elle compte 40 sociétés exportatrices des huiles de cactus.