Il y’a au moins 156 œuvres pour lesquelles les éditeurs italiens ont vendu leurs droits d’édition aux pays arabophones, dont la Tunisie, l’Egypte, l’Algérie, le Liban, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, la Syrie etc en 2022. Ensemble, ces ouvrages représentent près de 2 pour cent du total des exportations de l’édition italienne vers les différents marchés mondiaux. Ce sont principalement les livres pour enfants et la jeunesse qui stimulent les exportations. Viennent ensuite les livres de fiction (35%). Plus de 5000 maisons d’édition sont actives avec une moyenne de près de plus de 83 000 titres publiés annuellement. En matière de co-édition, aucune n’a été enregistrée en 2022, selon le rapport sur le secteur de l’édition italienne 2023 présenté samedi au pavillon de l’Italie invitée d’honneur de la Foire internationale du livre de Tunis (FILT 19-28 avril 2024).
Donnant un aperçu sur “un secteur en très bonne santé et qui confirme l’Italie comme première industrie culturelle du pays”, selon l‘expression de Valeria Mencarelli, responsable Eventi à l’Association des Editeurs Italiens (AEI), il en ressort que la réorganisation de la chaine de l’édition, la recherche et la valorisation de nouveaux auteurs, genres, tendances, l’utilisation des réseaux sociaux dans la communication parallèlement aux outils traditionnels afin d’atteindre la catégorie des plus jeunes de la population sont autant de facteurs qui ont contribué à l’essor du secteur de l’édition italienne pour devenir avec un chiffre d’affaires proche de 3,4 milliards d’euros en 2022, la quatrième puissance éditoriale européenne en terme de taille de marché, après l’Allemagne, le Royaume Uni et la France.
Comme tous les marchés culturels, le marché de l’édition est régi par l’offre, c’est à dire par les choix effectués par les éditeurs pour sélectionner des auteurs, des titres, des genres et des oeuvres littéraires provenant des pays les plus divers. Une offre qui se projette également sur les marchés internationaux de la vente de droits et de la co-édition, montrant l’image d’un secteur qui vise de plus en plus dans les années à venir à connaitre, découvrir et explorer le potentiel non seulement du marché intérieur ou du marché européen mais aussi d’autres éditeurs notamment tunisiens.
Lors de la séance de présentation du rapport sur le secteur de l’édition en 2023, à laquelle était présent le directeur de l’Institut culturel italien à Tunis Fabio Ruggirello, la directrice générale au ministère de la culture italien Paolla Passarelli a estimé que cette participation est importante afin de renforcer la présence de l’édition italienne à l’extérieur. D’autre part, ceci constitue aussi une occasion idéale pour se positionner dans l’espace méditerranéen, unissant les deux pays et qui représente un fort potentiel de croissance.
Elle a d’autre part estimé que cette participation offre, aux deux pays qui entretiennent depuis longtemps de profondes relations de coopération et d’échange mutuels dans tous les domaines, une occasion idéale pour construire de nouvelles pistes de collaboration fructueuse entre les maisons d’édition et les professionnels des deux pays notamment en matière de traduction, dès lors que « la traduction est une forme d’ouverture de frontières pour la littérature qui est une universelle ».