Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a appelé l’Etat à accélérer la réhabilitation des infrastructures des écoles, en mettant l’accent sur l’alimentation continue en eau potable.
Dans son rapport intitulé ” Les répercussions de l’absence de justice environnementale et des effets du changement climatique sur les autres droits”, publié le 18 avril courant, le département de la justice environnementale et climatique du FTDES, a pointé les inégalités dans les écoles publiques entre les différentes régions et l’absence d’équipements de base, en particulier dans les régions du centre-ouest, où la plupart des écoles souffrent de l’absence d’eau et de blocs sanitaires, ce qui affecterait la réussite scolaire de l’enfant, sa santé mentale et physique, et son droit à la vie et à une vie décente.
Selon le Forum, le nombre d’écoles primaires dépourvues de blocs sanitaires pour l’année scolaire 2022-2023 est estimé à 128 écoles, dont 74 écoles dans les régions du centre-ouest (Kairouan, Kasserine, Sidi Bouzid), soit un taux de 58%. En revanche, les écoles primaires des régions du nord et du Sahel affichent des taux de couverture variant entre 90 et 100 %.
Les élèves de certains établissements, où l’accès à l’eau se fait rare, se retrouvent confrontés à des maladies liées à la pénurie d’eau, telles que les maladies respiratoires et la Shigellose, maladie intestinale aiguë causée par une bactérie appartenant à la famille des Shigella, qui se propage principalement, en raison de la contamination des mains et des ongles, déplore l’organisation.
Dans ce contexte, elle a mis l’accent sur l’impératif de doter toutes les écoles, “sans exception”, de blocs sanitaires et de prendre des mesures supplémentaires, comme l’établissement d’infirmeries, surtout dans les écoles où les maladies se sont propagées en raison du manque d’eau.
Il est crucial également, ajoute la même source, de ne pas compter uniquement sur les dispensaires car ils font également face à des problèmes d’approvisionnement en eau.
Des écoles perçues comme des environnements “non sécurisés”
Tout en dénonçant une “injustice socio-environnementale” subie par les élèves, le FTDES a critiqué ” la démission de l’État de ses responsabilités dans les zones rurales et marginalisées”, regrettant que les écoles se soient éloignées de leur mission initiale en tant que “lieux d’apprentissage, d’éducation, d’acquisition de connaissances et de compétences, et de construction de la génération future”. Les écoles sont désormais perçues comme “des environnements non sécurisés” pour la présence et l’éducation des enfants, un droit fondamental qui leur est pourtant dû”.
Par conséquent, il est impératif de mettre en œuvre de manière adéquate, les lois relatives à l’enfance, en adoptant une approche constitutionnelle des droits, souligne-t-il, indiquant que cela permettrait de créer un environnement législatif sécurisé pour les élèves, respectant pleinement leurs droits et faisant face de manière claire et sérieuse aux violations de ces droits causées par les dommages environnementaux et climatiques.
Par ailleurs, l’organisation a exhorté les structures de l’État à s’engager activement dans la création d’espaces verts dans les cours des écoles publiques, tout en les maintenant exempts de déchets et les entretenant avec la collaboration des élèves et du personnel éducatif. Cette initiative devrait être particulièrement priorisée dans les zones urbaines pauvres et marginalisées ainsi que dans les zones rurales.