Au terme de la première réunion tripartite de concertation, tenue lundi, à Tunis, les dirigeants tunisien, algérien et libyen ont souligné la nécessité d’unifier les vues et les positions et d’œuvrer à collaborer ensemble en vue de raffermir la tradition de concertation autour des différentes questions d’intérêt commun.
La Déclaration finale issue des travaux de la réunion de concertation dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, vient réaffirmer l’engagement commun des dirigeants des trois pays, à l’issue d’une série de “consultations franches et constructives”, de veiller à ce que cette réunion soit tenue de “manière régulière en alternance entre les trois pays”.
L’objectif étant de promouvoir les relations bilatérales privilégiées liant chaque pays à l’autre vers une nouvelle étape “qualitative” où la réflexion et l’action collectives soient de mise.
Les dirigeants des trois pays ont, aussi, tenu à faire part de leur profonde conviction de la nécessité d’unifier les positions et les visions et d’intensifier la consultation et la coordination afin renforcer les attributs de la sécurité, de la stabilité et du développement dans la région tout entière et d’asseoir davantage son invulnérabilité, notamment, à la lumière de l’émergence des mutations régionales et internationales récurrentes et rapides dont aucun pays ne peut à lui seul parvenir à faire face à ses répercussions.
Ils ont, également, souligné la nécessité impérieuse d’œuvrer à ce que leurs pays se dotent d’une voix à la mesure d’une présence influente au sein des différents espaces d’appartenance régionale et internationale.
Les trois dirigeants se sont, par ailleurs, dits entièrement disposés à être ouverts à toute volonté politique “honnête et sincère” partageant avec eux la même “priorité commune et constructive” visant à faire progresser et à enrichir cette action collective commune et à approfondir la compréhension mutuelle et la coopération au service de la sécurité, de la stabilité et du développement dans la région loin de “la politique des axes” et des risques découlant des tentatives d’ingérence étrangère.
Ils ont, également, réaffirmé l’attachement des trois pays à l’indépendance de leur décision nationale émanant de la volonté de leurs peuples et leur souci commun d’établir des relations avec d’autres pays et groupements régionaux et internationaux sur la base du respect mutuel et de la non-ingérence dans les affaires intérieures.
Dans le même ordre d’idées, les trois présidents ont souligné leur adhésion à l’instauration d’un ordre international “multilatéral” consacrant des relations internationales “solidaires”, “justes” et équitables centrées autour de l’égalité de tous devant le Droit international.
En outre, les trois dirigeants ont tenu à mettre l’accent sur l’impératif de veiller à ce que la concertation dépasse outre les seules questions et dossiers politiques pour embrasser d’autres domaines et secteurs liés au développement économique et social afin de permettre à leurs peuples de concrétiser leurs aspirations légitimes et communes à la stabilité, à la prospérité et à l’intégration.
Les dirigeants Tunisien, Algérien et Libyen ont déclaré rejeter catégoriquement les ingérences étrangères dans les affaires intérieures libyennes et soutenir les efforts visant à organiser des élections garantissant l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye, ainsi que sa sécurité, sa stabilité et son essor.
Ils ont insisté sur le rôle majeur des pays du voisinage de la Libye et l’appui apporté aux autorités libyennes sur la voie de stabilité, de la sécurité et de la reconstruction.
Les trois dirigeants ont, par ailleurs, condamné fermement les crimes de guerre et le génocide commis à l’encontre du peuple palestinien, appelant à mettre fin immédiatement à cette agression barbare et brutale et à lever le blocus imposé à la bande de Gaza.
Ils ont, également, réaffirmé leur soutien indéfectible au peuple palestinien et à son droit inaliénable à établir son État indépendant avec al-Qods al-Charif pour capitale, réitérant le soutien absolu à l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’Organisation des Nations unies.
Les dirigeants des trois pays ont, d’autre part, mis en garde contre les ingérences étrangères dans la région du Sahel et du Sahara, insistant sur l’importance d’une action arabe et africaine pour mettre fin aux souffrances du peuple soudanais.
Ils ont, en outre, convenu de renforcer les concertations, l’échange d’analyse, d’évaluation et de renseignement sur le terrorisme, la traite des personnes, le trafic de stupéfiants et le crime organisé pour prémunir la région contre ces fléaux.