Le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce Péter Szijjártó a déclaré, à l’issue de sa rencontre avec le président de la République Kaïs Saïed, lundi, au Palais de Carthage, que la Hongrie assumera prochainement la présidence de l’Union européenne à un moment où “l’Europe est confrontée à de nombreuses crises et à de graves menaces, dont en particulier le fléau de la migration irrégulière qui touche certains pays européens”.
La politique de l’Union européenne en matière de migration irrégulière nuit à la fois aux pays européens et aux pays de l’Afrique du Nord, a-t-il dit. Les risques de la migration irrégulière touchent simultanément les pays d’accueil et les pays de départ des migrants, a-t-il souligné.
Il est primordial, a-t-il ajouté, d’”opérer des changements dans la politique de l’Union européenne” afin de lutter efficacement contre le fléau de la migration irrégulière. Pour ce faire, a-t-il dit, il est impératif de ne pas coopérer avec les réseaux de trafic illicite de migrants et de traite des personnes et de ne pas soutenir les organisations non gouvernementales qui aident les migrants africains à traverser la Méditerranée pour rejoindre les côtes européennes moyennant de l’argent.
Au lieu de soutenir les réseaux de trafiquants et les ONG avec des dizaines et des centaines de millions d’euros, a estimé le ministre hongrois, l’Union européenne devrait plutôt aider les autorités en charge de faire respecter la loi et les gardes-côtes en Afrique du Nord pour les aider à contenir la pression des flux migratoires et faire face à ce fléau.
Le responsable hongrois a, par ailleurs, souligné que l’Union européenne devrait bannir “la politique de diktat” vis-à-vis des pays d’Afrique du Nord, et à instaurer des relations fondées sur le respect mutuel.
Il a également appelé à renforcer les programmes de développement orientés vers les pays de l’Afrique.
D’après lui, si l’Europe veut réellement se prémunir contre les menaces du terrorisme et de la migration irrégulière, elle doit soutenir les autorités en charge du respect de la loi dans les pays de l’Afrique du Nord.
Il a appelé l’Union européenne “à ne pas s’ingérer dans la politique intérieure de la Tunisie” et à “n’exercer aucune pression qui pourrait la déstabiliser”.
Il a, dans ce sens, appelé à adopter une coopération basée sur l’égalité et le respect et à aider la Tunisie dans ses efforts de lutte contre la migration irrégulière et de développement économique.
Au sujet des relations bilatérales, Péter Szijjártó a indiqué que la Tunisie et la Hongrie sont deux Etats “souverains” et n’acceptent “aucune ingérence étrangère dans leur politique intérieure”.
Il a tenu à relever que “la balance commerciale entre les deux pays a enregistré un record l’année dernière, avec une augmentation de 270 millions de dollars”.