A l’occasion de la traditionnelle célébration de la fête du travail, le 1er mai de chaque année, la Confédération Générale tunisienne du Travail (CGTT) a publié un manifeste intitulé : « pour la fondation du syndicalisme tunisien : du syndicalisme national au syndicalisme citoyen ». Le manifeste est articulé autour de quatre principaux messages :
Le premier concerne la célébration, cette année du centenaire du syndicalisme tunisien. Le syndicaliste Mohamed Ali Hammi, en créant le premier syndicat autonome tunisien, le 3 décembre 1924, a réussi à jeter les fondements idéologiques du mouvement ouvrier tunisien s’articulant autour des principes de l’autonomie, le réformisme et l’idée des coopératives.
Résultat : Mohamed Ali El Hammi est resté dans la conscience collective des Tunisiens un « mythe » et un symbole. La C.G.T.T qu’il a créée, en 1924, a été considérée comme l’acte fondateur de l’action syndicaliste.
A l’occasion de ce centenaire,  la CGTT organise une manifestation nationale multiforme comportant conférences, films documentaires, exposition de photos et de documents historiques… Objectif : relire et revisiter l’histoire du syndicalisme tunisien.
La CGTT lance un appel aux autorités du pays et au Président de la république pour qu’ils accordent l’intérêt requis à la célébration de ce centenaire, et ce, en reconnaissance du rôle qu’a joué le syndicalisme dans la libération du pays et en reconnaissance de ses militants qui ont consenti le sacrifice suprême au service e la patrie.
Concrètement, la CGTT propose aux autorités du pays d’ériger, à Tunis, un mausolée en hommage du fondateur du syndicalisme tunisien, Mohamed Ali Hammi.
Dans le deuxième message la CGTT apporte son soutien indéfectible au militantisme de ses adhérents, les ouvriers et syndicats au sein du groupe off shore allemand Draxlmaier à Sousse et à la Société industrielle à la Marsa. La CGTT appelle les autorités à intervenir en urgence pour faire respecter le  droit syndical dans les entreprises précitées.
Plaidoyer pour la mise au point d’un nouveau contrat social
Le 3ème message porte sur la situation sociale générale dans le pays. La CGTT exprime sa préoccupation de la détérioration du pouvoir d’achat des travailleurs et des démunis par l’effet de la flambée des prix, la recrudescence du chômage et de l’emploi précaire, la mauvaise qualité des services public…La CGTT appelle le pouvoir à mettre fin à cette situation. Elle demande également aux autorités du pays et à leur tête le Président de la  république d’engager un dialogue sérieux sur la révision du code du travail et le reste des législations sociales.
La CGTT appelle au respect de la liberté et du pluralisme syndicaux et à la réactivation, à cette fin, du Conseil national du dialogue social avec la participation de tous les syndicats légaux du pays, et ce, conformément à la loi et aux conventions internationales auxquelles la Tunisie a adhéré.
Le quatrième message a trait à l’unité syndicale. La CGTT affirme son attachement à l’indépendance de l’action syndicale, à l’exercice démocratique et à l’unité syndicale conformément aux constantes du mouvement syndical national tunisien.
La CGTT a appelle à conjuguer les efforts en vue de mettre au point un contrat social qui viendrait consacrer l’égalité des droits et des obligations et garantir, outre, une politique de revenus équitables des services sociaux de qualité, une couverture sociale globale et gratuite, des emplois décents et un dialogue social pluriel et efficace.
Dans ce manifeste, la CGTT a tenu à rappeler son positionnement dans la société. Le syndicat fait remarquer qu’il évolue dans le cadre d’un projet social citoyen visant à migrer du syndicalisme national lors de sa fondation durant la lutte de libération vers un syndicalisme citoyen à l’occasion de sa refondation de nos jours.
Pour la CGTT, le syndicalisme demeure un partenaire indispensable pour l’Etat, et ce, compte tenu  du rôle qu’il joue en tant que force de propositions et de facteur d’équilibre social.