L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a appelé vendredi à la libération des deux journalistes tunisiens détenus, à savoir Mohamed Boughalleb et Chadha Ben Mbarek.

Dans une déclaration à l’agence TAP en marge d’une conférence de presse organisée à Tunis pour présenter le classement mondial de la liberté de la presse de 2024, Khaled Drareni, représentant de RSF pour l’Afrique du Nord, a souligné que la constitution tunisienne garantit la protection des journalistes et il convient de s’y référer pour mettre fin aux arrestations qui menacent la liberté de la presse en Tunisie.

Selon le représentant de RSF, la Tunisie a avancé cette année dans le classement de trois places (118ème contre 121ème position en 2023) “mais cela ne veut pas dire que la situation s’améliore”.

Dans ce contexte, il a rappelé que la Tunisie avait reculé de 24 places en 2023. ”La situation reste préoccupante”, selon Drareni.

D’après la même source, “la Tunisie était un pays porteur d’espoir alors qu’aujourd’hui le journaliste ne s’y sent plus protégé et ce, surtout à cause du décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication.

Drareni a indiqué que RSF avait dénoncé la préparation et l’adoption de cette loi qui “institutionnalise”, selon lui, l’inculpation du journalise et dénonce aujourd’hui son application.

Par ailleurs, et à l’échelle internationale, cette année s’illustre par une absence manifeste de volonté politique de la communauté internationale à faire appliquer les principes de protection des journalistes, et tout particulièrement la résolution 2222 du Conseil de sécurité de l’ONU, selon RSF.

D’après le rapport de 2024, la guerre à Gaza est marquée par un nombre record d’exactions commises contre les journalistes et les médias depuis octobre 2023 : plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, dont au moins 22 dans l’exercice de leurs fonctions.

Dans le Classement 2024 de RSF, la Palestine (157e), occupée et sous les bombes israéliennes, devient l’un des dix derniers pays du monde en termes de sécurité pour les journalistes.

Drareni a rappelé que RSF avait déposé deux plaintes (en octobre et décembre 2023) auprès de la Cour pénale internationale (CPI), pour crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre des reporters palestiniens.

A noter que selon le Classement 2024 de RSF, la Norvège occupe la première place sur 180 pays tandis que l’Erythrée est à la dernière place.
La Mauritanie occupe la 33ème position au niveau mondial et elle est la première au niveau arabe et africain.

Depuis le 1er janvier 2024 à ce jour, 12 journalistes dans le monde ont été tués, 544 journalistes et 26 collaborateurs de médias sont détenus.