L’économie tunisienne pourrait connaître des gains significatifs en termes de croissance économique dès 2030, grâce à l’expansion de la production d’énergies renouvelables. Ces gains pourraient être de l’ordre de 1,1% à 1,75% d’ici 2030, en fonction des différents scénarios de l’évolution de la production d’énergies renouvelables dans le pays, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, publié mercredi.
Intitulé “Une énergie renouvelée pour l’économie”, le rapport examine en détails, les défis et les opportunités économiques actuels de la Tunisie, avec un focus sur les ambitieux projets du pays dans le domaine des énergies renouvelables, considérés comme une solution cruciale à ses défis économiques et environnementaux.
Selon le rapport, un scénario de décarbonation profonde est particulièrement bénéfique pour l’économie à court terme, car les secteurs utilisateurs finaux bénéficieront, probablement, de politiques de décarbonation renforcées, ce qui se traduira par une baisse des coûts énergétiques. Même si tous les secteurs en bénéficient, l’industrie et l’agriculture s’en sortent particulièrement bien, compte tenu de leur plus grande dépendance énergétique par rapport aux services.
La dette publique augmente dans tous les scénarios, mais pas de manière significative car la plupart des investissements de décarbonation devraient être supportés par le secteur privé. La majeure partie des investissements importants nécessaires à la transition énergétique verte, pourraient provenir du secteur privé si un cadre réglementaire adéquat est mis en place.
La Banque mondiale prévoit, en effet, des investissements importants dans tous les scénarios de transition énergétique verte, compris entre 11 et 12 milliards de dollars d’ici 2030 et allant jusqu’à 27 à 35 milliards de dollars d’ici 2050.
Environ 60 à 65 % des besoins d’investissement devraient être couverts par le secteur privé. En effet, les investissements dans la production d’énergies renouvelables sont commercialement viables étant donné l’avantage significatif en termes de coûts par rapport aux combustibles fossiles en Tunisie. Un tel développement massif des énergies renouvelables, impulsé par le secteur privé, nécessitera un environnement réglementaire et financier favorable et un système électrique très flexible.
Rappelant que le gouvernement tunisien a commencé à entreprendre des réformes réglementaires pour améliorer les performances du secteur électrique tunisien et l’attractivité du programme des énergies renouvelables pour les investisseurs privés, la BM estime qu’il serait crucial d’accélérer ces efforts pour atteindre les objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables et récolter les avantages économiques qui en découlent.
Cela nécessiterait diverses mesures dont le renforcement de la coordination entre les différentes parties impliquées dans les projets, et le suivi et l’accélération de la mise en œuvre des programmes en cours, ce qui est important pour la crédibilité du pays et le renforcement de la gouvernance du secteur des énergies renouvelables.
Cela nécessiterait, par ailleurs, la simplification des procédures d’accès au foncier, l’accélération de la mise en place d’un régulateur indépendant pour rassurer les investisseurs et garantir un accès transparent et équitable au réseau ainsi que la modernisation de la STEG et le rétablissement de sa viabilité financière.