“Ce sont plutôt les bons amis qui font les bons comptes et non l’inverse”, a lancé le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, dans une allocution prononcée, jeudi, lors de la cérémonie organisée par la Délégation de l’Union européenne en Tunisie à l’occasion de la célébration du 74e anniversaire de la Journée de l’Europe.
Cette journée se veut une occasion de mettre en lumière les valeurs qui fondent l’Union européenne, dont la paix et la solidarité, valeurs cardinales que l’UE partage avec la Tunisie, indique la délégation de l’UE. “Avec la contribution des États membres et dans une dynamique “Équipe Europe”, l’Union européenne et la Tunisie œuvrent ensemble dans de nombreux domaines importants, comme la Jeunesse, l’Éducation ou l’Investissement et construisent un partenariat consolidé jour après jour par des actions communes”.
Le chef de la diplomatie tunisienne a souligné que le projet de partenariat entre la Tunisie et l’Union européenne est aussi un projet “essentiellement politique” qui ne peut réussir que “dans le cadre de la compréhension et du respect mutuels”, réaffirmant à ce titre l’engagement de la Tunisie à préserver sa relation “historique et naturelle” avec l’UE.
“Un engagement qui fera de notre pays un partenaire fiable” de l’Europe afin de “consolider la paix, la liberté et la pleine jouissance de vos droits publics et privés pour les citoyens européens, “loin de toute forme d’immixtion aucune dans les affaires internes des pays Européens.”
Le ministre a tenu à préciser que le partenariat entre la Tunisie et l’UE est en premier et dernier ressort un “partenariat politique” qui ne peut être appréhendé du seul prisme de “la somme ou de l’annonce de lignes de crédits, de projets et de dons”.
C’est plutôt, a-t-il dit, un partenariat qui trouve son assise dans un “cadre politique cohérent” fondé sur “le dialogue et l’entente équilibrés au service des générations futures qui aspirent à vivre en harmonie et prospérité”.
Dans ce contexte, Nabil Ammar a plaidé en faveur d’une relation tuniso-européenne plutôt fondée sur “le partenariat que sur l’assistance”, appelant à une évaluation objective de ces relations bilatérales qui soit en mesure de permettre de “tirer le véritable bilan de ce qui a bien, et de ce qui a moins bien fonctionné, dans nos rapports.”
Il s’est, en outre, dit “satisfait” des acquis réalisés au niveau des relations de la Tunisie avec l’UE, faisant état d’une “progression” depuis l’an dernier, en termes de qualité de dialogue et d’attitude constructive.
Un progrès qui s’est confirmé, a-t-il dit, par des “signaux encourageants de la part de plusieurs des pays-membres de l’UE”, soulignant que des efforts importants sont encore à déployer pour que davantage de membres de l’espace européen soient “plus proches dans leur analyse et leur lecture quant aux conditions et perspectives du développement du partenariat avec la Tunisie.”
Evoquant les élections européennes qui auront lieu au mois de juin prochain, le ministre a affirmé que la Tunisie accorde une importance particulière à cette échéance majeure, dès lors que les résultats qui y découleront vont “beaucoup peser sur la période future et l’affecter”, notamment à la lumière de “l’ampleur des changements radicaux en cours à l’échelle mondiale.”
Revenant à la Guerre à Gaza qu’il a qualifié de “tragédie”, le ministre des Affaires étrangères a tenu à préciser que ce qui se passe actuellement dans l’enclave palestinienne n’est pas comme le prétendent certains (sans les citer) une “catastrophe humanitaire” mais plutôt un “génocide en cours”, pressant les Européens à tirer “plus rapidement”, et “avec intelligence”, “les leçons du passé afin que les relations avec la Tunisie puissent s’enrichir de toutes les différences, historiques, culturelles et politiques qui existent entre les deux parties.”