La part du bâtiment et du génie civil au PIB en 2017 était de 5,2%, elle a reculé à 3, % en 2022. La valeur ajoutée du BTP a reculé de 10% en 2022 et de 5% en 2023. La consommation du ciment à l’intérieur du pays est passée de 9 millions de tonnes en 2016 à 5000 de tonnes en 2023.
Des chiffres très évocateurs quant à la situation du secteur du Bâtiment et travaux de construction d’une grande importance pour l’économie nationale dont la fédération vient de tenir son assemblée générale mardi 14 mai 2024 à l’UTICA.
Au terme de l’AG à laquelle ont pris part les représentants des différentes chambres nationales affiliées à la Fédération ainsi que les membres des chambres régionales et des entrepreneurs actifs dans les domaines de la construction et des travaux publics, une motion a été adoptée par les présents appelant la centrale patronale à soutenir les efforts des professionnels dans le sauvetage de leurs entreprises pour une participation plus active dans la dynamique économique du pays.
La part du bâtiment et du génie civil au PIB en 2017 était de 5,2%, elle a reculé à 3% en 2022.
Il est aujourd’hui impératif, ont estimé les opérateurs dans le secteur du BTP, de redoubler d’efforts pour surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Des difficultés exacerbées par les retards accusés dans leur paiement par les acheteurs publics et dans la réalisation de nombreux projets conjugués à la hausse des prix, la pandémie COVID-19, la crise en Ukraine et la lenteur dans la révision des prix.
Le bâtiment n’est pas au meilleur de sa forme même si les participants à l’AG, ont relevé l’intérêt des autorités pour les projets en suspens et planchent sur les moyens à mettre en œuvre pour accélérer leur concrétisation. Ils ont aussi déploré l’absence d’élections pour le renouvellement du bureau exécutif de l’UTICA qui a dépassé son mandant laissant l’UTICA en suspens.
Il est aujourd’hui impératif, ont estimé les opérateurs dans le secteur du BTP, de redoubler d’efforts pour surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Une situation qui a engendré une absence de communication et de synergie entre la fédération et la centrale. “Nous n’avons pas pu œuvrer ensemble à l’amélioration de cadre réglementaire ou l’application des décrets ou lois promulgués. Nous n’avons pas pu travailler ensemble pour l’amélioration du climat des Affaires ou le développement de la formation professionnelle. Si nous avions travaillé de manière transversale, nous aurions réussi de plus grandes réalisations dans l’intérêt du secteur et du pays. L’absence de concertation associée à l’absence de la légitimité vue le dépassement des délais électoraux a considérablement fragilisé la Fédération et a affaibli son apport à l’économie du pays. Ce qui se passe n’impacte pas uniquement notre secteur, il affecte aussi notre rôle en tant que créateurs d’emplois et de richesses” a déploré un membre de la Fédération.
Est-ce que le président de l’UTICA qui voit les premiers responsables du pays fait ce qu’il faut pour que les lois promulguées soient mises en œuvre ? Nous n’en savons rien et l’absence de légitimité électorale ne facilite pas les choses.
S’agissant de la fin du mandat des structures élues de l’Union, les participants ont appelé dans la motion adoptée à la fin de l’AG, le président de l’UTICA et le bureau exécutif à fixer rapidement la date de 17ème assemblée constitutive de la centrale patronale, conformément aux dispositions statutaires et au règlement intérieur, afin d’éviter toute complication dans la gestion financière de l’UTICA.
Les fonds gérés étant considérés comme des fonds publics estiment les experts juridiques consultés à cet effet. Les structures affiliées à la fédération ont été appelées à gérer leurs affaires courantes pour préserver les intérêts des affiliés tout en évitant de prendre des engagements qui pourraient entraver les futures structures ou bloquer leurs activités.
L’absence de légitimité électorale empêche une centrale qui rayonnait avant 2011 d’assurer son rôle comme il se doit
Les participants ont insisté sur la nécessité de respecter les statuts et le règlement intérieur de l’UTICA, en particulier ceux relatifs à la durée du mandat et à la nécessité de renouveler les structures dans les délais prévus.
L’absence de légitimité électorale empêche une centrale qui rayonnait avant 2011 d’assurer son rôle comme il se doit. Il est désolant de voir des fédérations faisant partie de l’UTICA se complaire dans le statut de spectateur passif alors que leurs intérêts ne sont pas défendus comme il se doit ce qui les empêche d’être d’une grande efficience dans le sauvetage économique du pays.
Il est déplorable de voir ces élites économiques membres du patronat tunisien incapables de se battre pour leurs droits de choisir un nouveau leadership. Est-ce de la lâcheté ? De l’indifférence ? Du m’en foutisme ? Comment des personnes incapables de faire respecter le droit dans leur syndicat peuvent imposer le respect des lois dans leurs entreprises ?
« Soyez réalistes : demandez l’impossible » disait Ernesto Che Guevara, la fédération du BTP, elle, est plus que réaliste, elle demande le très possible : juste des élections.
Amel Belhadj Ali