Le groupe français Société Générale, qui contrôle 52,34% des parts de l’Union internationale de banques (UIB), aurait décidé de céder sa participation dans la banque à un repreneur et de se retirer de Tunisie. Cette décision serait la conclusion finale de la réflexion stratégique que le groupe avait engagée en juin 2023 sur sa participation au capital de la banque tunisienne.
L’information, qui circule dans les milieux d’affaires en Tunisie et en France, a été fournie, début mai 2024, par plusieurs sites d’information français dont LA LETTRE et Africa intelligence.
L’information démentie par le président du conseil d’administration de l’UIB
Interpellé sur cette question dans le cadre d’une interview accordée, le 8 mai 2024, à l’Economiste Maghrébin, Kamel Néji, président du conseil a démenti l’information mais a laissé la porte ouverte à toutes les éventualités.
Exactement, il a déclaré qu’«au regard des cessions récemment annoncées par le groupe Société Générale, faut-il en tirer la conclusion que les résultats de la période de la réflexion stratégique du Groupe Société Générale sur sa participation au capital de l’UIB sont déjà connus ? la réponse est non ! ». Et Kamel Néji d’ajouter : « La ligne qui guide l’action est suffisamment subtile. Il est, néanmoins, certain que la réflexion stratégique portant sur le portefeuille d’activité du Groupe Société générale reste d’actualité».
Morale de l’histoire : rien n’a encore été décidé officiellement, et ce, abstraction faite du souci de Kamel Néji de rassurer en priorité, à travers cette interview, les actionnaires, les clients et le personnel de la banque.
« La ligne qui guide l’action est suffisamment subtile. Il est, néanmoins, certain que la réflexion stratégique portant sur le portefeuille d’activité du Groupe Société générale reste d’actualité»
L’information est toutefois crédible
Néanmoins, l’information sur le retrait du Groupe Société Générale de Tunisie demeure crédible. Elle est loin d’être une rumeur infondée. Elle s’appuie sur une réalité historique.
Depuis près d’une quinzaine d’années, plus exactement depuis la crise financière de 2008, les banques françaises ont décidé de se désengager peu à peu du continent et le mouvement a tendance à s’accélérer.
“Depuis près d’une quinzaine d’années, les banques françaises ont décidé de se désengager peu à peu du continent et le mouvement a tendance à s’accélérer.”
Présent depuis plus de 100 ans en Afrique, le Groupe Société générale est le dernier, semble-t-il, à finaliser ce repli.
Son retrait de la Tunisie, pour peu qu’il se confirme officiellement, interviendrait après ceux d’autres banques françaises dont le groupe mutualiste BPCE (Banque populaire, Caisse d’Épargne, Natixis) qui a cédé 60% de sa part dans le capital de la BTK au Groupe Elloumi et la BNP qui a cédé 39% de sa part (50,9%) dans le capital de l’UBCI au groupe tunisien La Carte.
La véritable motivation du désengagement des banques françaises d’Afrique et de la Tunisie réside dans la recherche de la rentabilité et de la performance dans un contexte économique dégradé et géopolitique tendu.
Pour le cas du Groupe Société Générale, cette tendance a commencé à s’accélérer depuis l’arrivée au printemps 2023 du nouveau patron Slawomir Krupa à la tête du groupe.
“Le retrait de Tunisie, pour peu qu’il se confirme officiellement, interviendrait après ceux d’autres banques françaises dont le groupe mutualiste BPCE (Banque populaire, Caisse d’Épargne, Natixis) et la BNP.”
Depuis, le Groupe a donc pour principale mission « d’optimiser le dispositif de la banque et d’en accroître l’efficacité afin d’assurer une rentabilité durable tout en assurant une gestion des risques et de la conformité aux meilleurs standards», lit t-on dans un communiqué du Group SG.
Et pour ne rien oublier, un mot sur les éventuels acquéreurs. Durant la période de la réflexion stratégique que le groupe avait engagée en juin 2023 sur sa participation au capital de l’UIB, on apprend que des négociations non exclusives ont été engagées avec des possibles repreneurs.