Les bailleurs de fonds multilatéraux souhaitent activer les synergies avec les banques tunisiennes. Un Stream de financement est disponible. De l’expertise et du conseil, en prime.

Jeudi 16 courant la Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Française (CCITF) et la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ont fait tandem. Ils entendent servir la bonne cause activant la diversification des financements au profit des entreprises locales et étrangères exerçant en Tunisie.

Ainsi s’est tenue la première édition des ‘’Rencontres du Financement’’, à Tunis. Tous les bailleurs de fonds conviés à cette manifestation, étaient là. Et en marge de l’évènement  une rencontre B to B entre entreprises et bailleurs de fonds a eu lieu afin de statuer sur 58 projets présélectionnés par la Chambre. Il n’y a pas de doute, ça démarre sur les chapeaux de roues.

Les vannes du crédit sont ouvertes

Ils étaient tous là et leurs représentants étaient bien motivés pour la cause. Ainsi en est de la SFI, filiale de la BM, destinée au secteur privé. Pareil pour la BEI et la BERD. De même que la BAD. Et, tout naturellement l’AFD, avec son guichet privé PROPARCO et bien entendu, ‘’Expertise France’’. L’UBCI était de la partie. La CDC pour sa part fermait la marche.

Tous se sont livrés avec force détails et arguments à une Démo de leur concours variés ainsi que des modalités de leurs interventions. Toutes les indications ont été avancées sur la taille des tickets de participation et des paliers de crédit. En dehors du tourisme et de l’immobilier, tous les secteurs d’activités sont éligibles. Ceux relevant de la transition énergétique et environnementale, les fameux ‘’crédits verts’’ sont concernés par excellence.

Les bailleurs de fonds multilatéraux souhaitent activer les synergies avec les banques tunisiennes. Un Stream de financement est disponible. De l’expertise et du conseil, en prime.

C’est comme si les organisateurs annonçaient : ‘’Les vannes du crédit sont ouvertes’. Jusque-là, les bailleurs de fonds internationaux donnaient aux banques locales des lignes de crédits en devises et restaient en retrait. En dépit d’un bilan global plutôt positif, tous souhaitent se démarquer de cette gestion passive. La CDC avec tout l’attirail de ses mécanismes dédiés peut fertiliser l’interfaçage entre les banques internationales et celles locales.

L’initiative des Rencontres arrive à point nommé à un moment où la croissance semble s’étouffer. Le premier Trimestre 2024 s’est terminé sur un taux de 0,2%. Et l’on se doute bien de l’impact d’une relance par l’investissement en devises qui ne solliciteraient pas l’épargne locale fort anémiée.

Plein déploiement de l’ingénierie financière

Le ‘’Game changer’’ désormais est l’ingénierie financière. Cela fait sauter les traditionnelles clauses du risque. Dans leur majorité les banquiers internationales entendent accorder des crédits aux conditions financières du marché. Leurs propres mécanismes de garantie seront impliqués tel MIGA, la structure de garantie de la Banque Mondiale.

Cela viendra s’ajouter au partenariat avec Tunis Ré et le renforcer. Les banques internationales financeront à tour de bras et grâce à la jonction avec la CDC et les dossiers de restructuration seront pris en considération. Cela se fera avec circonspection. Les participations au capital plafonneront à 25 % et les crédits de Long terme au 1/3 de l’enveloppe de financement.

Des crédits quelque peu surdimensionnés. A cette première édition des “Rencontres du Financement” on reste sur un certain sentiment de contrariété.

Ce sont des précautions compréhensibles et plutôt aisées en matière de partage des risques avec les banquiers locales. Et dans ce cadre les clauses de restructuration autant des crédits que des entreprises sont prêtes. L’engagement est total et il est d’ordre stratégique, opérationnel et financier.

Des crédits quelque peu surdimensionnés

A cette première édition des ‘’Rencontres du Financement’’ on reste sur un certain sentiment de contrariété. La volonté affichée est de venir en aide aux PME tunisiennes. Cependant il faut reconnaitre que les concours proposés dépassent d’une certaine manière les mensurations des PME locales. Et la question n’a pas manqué de relever cet aspect.

Ces crédits seraient disait-on destinés aux premiers de la classe, c’est-à-dire les champions nationaux. Il y a, une part de vérité. Cependant les véhicules particuliers peuvent être concernés. Il est tout à fait plausible de réactiver les consortiums à l’export lesquels seraient tout à fait éligibles. Outre que l’on peut aussi convier les banques internationales à s’impliquer dans des structures d’accueil tel les banques régionales et cette option est prometteuse.