Les indicateurs des 12 banques cotées à la Bourse de Tunis montrent une évolution de l’encours des crédits nets à la clientèle de ces banques pendant les trois premiers mois de 2024, par rapport à la fin du mois de décembre 2023, à 13,2 MD, pour atteindre un total de 83,7 milliards de dinars, selon les estimations de l’analyste financier Bassem Enneifer.
Dans son analyse des différents indicateurs des crédits bancaires attribués en Tunisie, Enneifer a expliqué qu’à partir du mois de mars 2024, les dépôts ont dépassé le seuil de 304,1 MD, portant l’encours des dépôts à 99,9 milliards de dinars.
Ces indicateurs demeurent relativement faibles, selon lui, en raison de l’offre des banques, lesquelles exigent des conditions draconiennes pour l’octroi de divers types de crédits, outre la réticence des entreprises à demander des prêts, après avoir réviser à “la baisse” leurs plans d’investissement.
Il a en outre noté que les banques ont augmenté le volume de fonds employés à 904,7 MD, ce qui, dénote de leur volonté d’avoir recours aux bons de trésor, lesquels offrent de meilleures garanties et un rendement financier meilleur.
Se référant aux résultats de 2023, fournis par la Banque centrale de Tunisie, Enneifer a signalé que l’encours des crédits octroyés par l’ensemble du secteur bancaire a évolué de 2185,3 MD contre 6848, 8 MD en 2022, soit moins d’un tiers.
Pour l’analyste, cette situation reflète la siutation problématique de l’économie tunisienne qui enregistre un taux d’intérêt élevé, ce qui a dissuadé les entreprises à recourir à l’emprunt et partant affecté, en partie la croissance, laquelle n’a pas dépassé les 0,4%.
Il a déclaré que l’encours de crédits pendant l’année précédente a atteint 2185,3 MD, dont 98 %, soit
2145,1MD, est constitué des prêts à court terme et seulement 40,2 MD de prêts à long et à moyen terme.
Il a précisé que l’entreprise tunisienne emprunte pour faciliter la gestion de ses activités quotidiennes, c’est-à-dire le paiement des salaires, de la sécurité sociale et des impôts et non pour investir ou procéder à l’extension de ses activités.
L’analyste financier a souligné que ces indicateurs reflètent la faiblesse de l’investissement privé en Tunisie, qui s’est répercuté en partie, sur le taux de croissance enregistré par le pays l’année dernière.
Dans son analyse des crédits bancaires octroyés l’an dernier, il a fait observer que la part des crédits à court terme a atteint un niveau record de 59,9% de l’encours des crédits émis par les banques tunisiennes, contre 58,9% en 2022.
En ce qui concerne la répartition des crédits octroyés, Enneifer a noté que deux secteurs ont accaparé 58% des prêts, en l’occurrence les industries manufacturières (31,6%), et le commerce (26,6%).
Pour les autres secteurs, les crédits ont été répartis à raison de 4,9% pour le tourisme, 4,5% pour l’agriculture, (moins de 4 milliards de dinars), les télécommunications 1,6%, les services scientifiques et techniques, 1,1 % l’enseignement 0,4%, et la santé, 1,7%.
À la fin de l’année précédente, la part de l’administration publique de ces crédits a atteint 3,3%, soit 2822 MD.
Enneifer a recommandé de faciliter l’accès des secteurs prometteurs et à haute valeur ajoutée aux sources de financement et aux crédits bancaires compte tenu de leur rôle social et leur capacité à créer la valeur ajoutée.