Près de 75% des apiculteurs en Tunisie, fragilisés par les changements climatiques, ont souffert d’une baisse de la production du miel, ces dernières années, a déclaré lundi, à Tunis, Hassene Ben Salem, ingénieur principal à l’Office de l’Elevage et du Pâturage (OEP).
La moyenne nationale de la production de miel n’a pas dépassé les 4 kilogrammes par ruche, en raison des canicules, a ajouté Ben Salem, qui intervenait lors d’un atelier national sur la thématique “le secteur apicole en Tunisie: Importance économique et environnementale face au changement climatique”.
L’ingénieur a souligné, à cette occasion, la fragilité des abeilles face au changement du climat, ce qui rend toute la filière apicole dépendante du climat et fait que la production du miel soit fluctuante.
Hassene Ben Salem a évoqué, en outre, les préjudices portés aux colonies d’abeilles et au secteur de l’apiculture en général en Tunisie, dont surtout les parasites, les maladies invasives, le réchauffement climatique et aussi l’usage des pesticides, qui non seulement porte atteite à la biodiversité, mais aussi met en péril les productions de miel.
En 2023, le secteur de l’apiculture en Tunisie, compte 13 mille apiculteurs et 305 mille ruches (302 mille moderne et 3 traditionnelles), selon Ben Salem. Depuis les années 1909-1912, jusqu’à présent, la production moyenne de miel a régressé, passant de 20 kg par ruche à 8 kg par ruche actuellement.
“Cette diminution de la quantité du miel produite par ruche au cours du siècle passé est expliquée par plusieurs facteurs, dont la dégradation du potentiel génétique de la race tunisienne des abeilles, la diminution des superficies des plantes mellifères, et au réchauffement climatique, suite à une diminution considérable des quantités de nectar dans les fleurs, chose qui devient de plus en plus pénible pour les abeilles pour produire le miel”, résume Ben Salem.