La majorité des députés ont appelé, mardi, à la nécessité de tirer le meilleur parti des terres agricoles domaniales pour assurer la sécurité alimentaire et surmonter la crise céréalière, soulignant que ces terres représentent une richesse inexploitée, étant donné que 24% uniquement d’entre elles sont cultivées.
S’exprimant lors d’une séance plénière à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), consacrée à l’examen d’un accord de prêt de 300 millions de dollars (environ 932 millions de dinars) conclu entre la Tunisie et la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), pour le financement du projet de réponse d’urgence à la sécurité alimentaire en Tunisie, les députés ont souligné que la plupart des terres domaniales attribuées aux sociétés de mise en valeur et de développement agricole ne sont pas bien exploitées.
Ils ont estimé, ainsi, qu’il est impératif d’orienter les investissements vers les terrains situés au sud et au Sahara, afin de créer de nouveaux postes d’emploi au profit des jeunes au chômage.
Les députés ont noté, que l’État n’a pas veillé à moderniser les techniques utilisées dans les grandes cultures, ni à étendre les superficies cultivées ou à accroître la capacité de stockage de céréales, alors que l’ARP avait adopté, en juillet dernier, un prêt à cette fin.
Ils ont appelé, aussi, à tirer le meilleur parti des résultats de la recherche scientifique dans le domaine agricole, notant que plusieurs recherches ont prouvé la possibilité de cultiver des céréales deux fois au cours d’une même campagne.
Les représentants de l’ARP ont affirmé, également, que le gouvernement n’a pas pris de mesures exceptionnelles pour approvisionner les superficies dédiées aux grandes cultures en eau d’irrigation, notant que le déficit pluviométrique a eu des répercussions négatives sur la récolte céréalière, en Tunisie, cette année.
D’après l’un des députés, la Banque mondiale avait souligné, en 2022, que la Tunisie est le plus grand consommateur de blé au monde avec environ 180 kg de blé consommés par an/ par habitant, contre 100 kg en Algérie et 50 kg dans l’Union européenne. Ceci est dû, selon lui, aux habitudes alimentaires du Tunisien et à sa forte dépendance au pain. Il a appelé, dans ce cadre, à “la nécessité de rationaliser la consommation du pain en Tunisie », afin de réduire les montant en devises destinés à l’importation de céréales, et d’assurer notre souveraineté alimentaire.
Sur un autre registre, les représentants du peuple ont évoqué la problématique du fourrage, dont la crise s’aggrave d’une année à l’autre. Certains parmi eux ont recommandé d’intensifier le contrôle des circuits de distribution de cette matière, alors que d’autre ont suggéré de lever complètement la compensation sur le fourrage et de veiller à faire bénéficier directement les agriculteurs de subventions.