Le Fonds mondial pour la nature WWF (Bureau Afrique du Nord) et le Conseil Bancaire et financier (CBF) ont signé, jeudi, à Tunis, une convention-cadre de partenariat stratégique pour encourager un financement “éco-friendly” des projets d’investissement et accorder davantage d’intérêt à la préservation de la biodiversité.
Signée par le directeur général du WWF (Bureau Afrique du Nord), Jamel Jrijer et la déléguée générale du CBF, Sonia Sahli, en marge du lancement de la 2e phase du projet “BIODEV2030“, cette convention vient témoigner de l’engagement du secteur bancaire en faveur de la biodiversité et de l’environnement.
Elle marque le début d’une prise de conscience des enjeux environnementaux et de la nécessité d’intégrer, désormais, les critères environnementaux dans la prise de décision et l’évaluation des risques lors de l’octroi de financement des projets d’investissement.
Un engagement du CBF, organisme professionnel qui regroupe les banques et les établissements financiers en Tunisie, pourrait booster une transition écologique et une réconciliation entre développement économique et préservation de la biodiversité, selon les représentants des banques et des responsables présents à cet l’évènement.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le directeur général du WWF-Afrique du Nord, a souligné que cette convention d’une durée de 3 ans, a pour objectif d’associer le secteur bancaire et financier aux efforts de préservation de la biodiversité et d’adaptation aux changements climatiques.
“C’est la preuve d’une adhésion du secteur bancaire et financier à l’action menée par les acteurs de l’environnement en Tunisie (institutions, officiels, ONG…) pour relever les défis environnementaux. Le secteur bancaire et les secteurs privés en général sont désormais, des partenaires dans l’action climatique et environnementale”, a-t-il dit.
Ce partenariat, a-t-il enchaîné, pourrait prendre la forme de financement dans certains cas et dans d’autres, il se traduira par une participation au débat et à la prise de décision et pourrait aller jusqu’au changement des processus internes des banques, lors du traitement des demandes de financement.
Plus précisément, il s’agit de jouer le rôle de conseiller pour les investisseurs en leur recommandant d’étudier, en plus de la rentabilité financière, l’impact environnemental des projets avant leur réalisation. “Les banques pourraient inciter les investisseurs, avant de leur octroyer des financements, à recourir à l’énergie solaire et à utiliser, par exemple, des équipements économes en énergie et en eau et prendre en considération la biodiversité”, explique, encore, le responsable.
Le secteur bancaire, s’il assume cette responsabilité, pourrait aider à éviter, en amont, plusieurs problèmes environnementaux, résume Jrijer. De plus en plus conscientes des enjeux environnementaux, les banques en Tunisie commencent à s’engager pour la cause environnementale. Le plus récent engagement est un partenariat stratégique signé, mercredi, 22 mai 2024, entre une banque privée de la place et le WWF-Afrique du nord, dans l’objectif de protéger l’environnement, lutter contre le changement climatique et préserver la biodiversité.
Cet engagement est pris en marge de la Journée internationale de la biodiversité, célébrée chaque année le 22 mai 2024, et ayant cette année pour thème “Faites partie du Plan”. Il s’agit d’un appel à l’action lancé à toutes les parties prenantes pour stopper et inverser la perte de biodiversité, dont témoigne la menace d’extinction qui plane, aujourd’hui, sur 1 million d’espèces animales et végétales dans le monde.