Le manque de possibilités de travail à distance ou flexible et le manque de service de garde d’enfants sont les deux obstacles majeurs entravant l’accès des femmes au marché de l’emploi, selon la dernière enquête du réseau panafricain de recherche et de sondage, Afrobarometer, conduite par l’institut de sondage tunisien « One to One ».
Présentés mardi à Tunis, les résultats de l’enquête sur « l’équité de genre et la santé sexuelle et reproductive » ont montré que sur un échantillon national représentatif de 1200 adultes tunisiens, interviewés entre le 25 février et le 11 mars 2024, 43% estiment que le manque de possibilités de travail à distance ou flexible (25%) et le manque de services de garde d’enfants (18%) sont les obstacles majeurs à l’accès des femmes au marché de l’emploi.
10% des répondants pensent qu’il n’est pas socialement accepté que les femmes travaillent en dehors de la maison et 9% estiment que les employeurs préfèrent embaucher des hommes.
Présentant les résultats de l’enquête, Youssef Meddeb, directeur général et co-fondateur de « One to One » a fait savoir que plus de la moitié des Tunisiens (54%) pensent toujours que les hommes devraient être priorisés lorsque les opportunités d’emploi se font rares précisant que 49% des femmes interviewées estiment, elles-mêmes, que les hommes doivent être priorisés dans un tel contexte.
Par ailleurs, l’écrasante majorité (96%) des Tunisiens affirment que les filles sont « rarement » ou « jamais » empêchées d’aller à l’école parce que leur famille donne la priorité à l’éducation des garçons.
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’atteindre le niveau post-secondaire d’éducation (23% contre 17%), mais sont plus nombreuses à ne pas avoir été du tout scolarisées (13% contre 9%).
En outre, les femmes accusent un retard significatif par rapport aux hommes en ce qui concerne la possession d’actifs tels qu’un téléphone portable (88% contre 91%), une télévision (81% contre 90%), un compte bancaire (25% contre 41%) et une voiture/moto (24% contre 52%).