50 ans, 70 films tournés créant des milliers d’emplois direct et indirects et générant 900 millions de dollars injectés dans l’économie tunisienne et un seul producteur d’envergure internationale : Tarak Ben Ammar. En Afrique, c’est le Nigéria qui occupe le haut du peloton avec une moyenne de 1 500 à 2 200 films chaque année et 600 millions de dollars par an venant d’un secteur qui emploie plus d’un million de personnes, ce qui en fait le deuxième employeur le plus important après l’agriculture. Autre précision : le Nigéria occupe la première place mondiale du podium des producteurs de films.

Tarak Ben Ammar, vient de louer aux organisateurs des Jeux olympiques,les Studios de Paris, dont il est propriétaire pour toute la durée du festival sportif. Ce producteur tunisien, qui sort du lot, réussit avec brio en tant que producteur et distributeur dans un secteur qu’on dit “Œil du monde” et où il n’est pas aisé de monter les marches.

Imaginons une Tunisie avec 5 producteurs de films symbolisant en tant qu’entrepreneurs, tout comme Tarak Ben Ammar, la puissance économique et dotés comme lui de moyens conséquents à travers ses différentes entreprises et ses studios, ça ne sera pas fantasmer que de dire que les 638000 chômeurs pourraient trouver emploi. Ceci, si l’industrie culturelle revêtait l’importance qu’elle mérite dans un pays où les ressources naturelles se font de plus en plus rares et où le marché est plus qu’exigu mais qui regorge de techniciens de cinéma de haute facture reconnus à l’international.

Tarak Ben Ammar, présent, cette année au 77ème Festival de Cannes, en compagnie de deux amis et partenaires de toujours, Georges Lucas, réalisateur de films emblématiques tels “La guerre des étoiles” et “Les aventuriers de l’arche perdue” et le talentueux Francis Ford Coppola réalisateur de la saga : “Le Parrain”. Ben Ammar y présentait, à l’occasion, le film de science fiction Megapolis réalisé par Coppola qu’il distribue en Italie.

Lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, Coppola a, lui même remis, à George Lucas, père de la saga de « Star Wars » une Palme d’or d’honneur en hommage à son immense travail en tant que réalisateur, scénariste et producteur.

L’amitié des mordus du cinémaque sont Ben Ammar et Coppola, ne s’arrête pas au 7ème art, Coppola,partage avec Ben Ammar sa tunisianité. La grand-mère du réalisateur italien est d’origine tunisienne et témoignage de sa grande affection pour elle, Coppola luia réservé une suite décorée à la tunisienne au “Palazzo Margherita”, sis dans la petite ville sicilienne “Bernalda”. Coppola s’est même mis à la cuisine tunisienne de laquelle il a présenté des échantillons à Tarak Ben Ammar lors de son passageà Napa Valley, preuve d’une grande ouverture sur les cultures d’autrui et de l’empreinte indélébile laissée par son aïeule.

“C’est grâce à cette relation avec les grands metteurs en scène que j’ai pus mettre notre pays sur la carte mondiale du cinéma”

“C’est grâce à cette relation avec les grands metteurs en scène que j’ai pus mettre notre pays sur la carte mondiale du cinéma” affirme Tarak Ben Ammar, partenaire également du groupe saoudien MBC qui tourne ses séries dans les studios du producteur tunisien à Hammamet.

Grâce à la guerre des Etoiles, tataouine a acquis une notoriété mondiale mais il y a aussi le film “Le patient anglais” qui a raflé 9 oscars en 1997, “Pirate” de Roman Polanski et tous les films produits en Tunisie et qui lui font plus de publicité que toutes les campagnes promotionnelles du ministère du Tourisme auxquelles, on a pourtant consacré, à une certaine époque, des centaines de millions de dinars.

Les industries culturelles, facteur de croissance

C’est dire l’importance des industries culturelles, leur impact sur l’image d’un pays et les richesses qu’elles peuvent lui apporter et à tous les niveaux : rayonnement à l’international, acquisition d’une haute technicité et expertise dans un secteur qui évolue à la vitesse grand V usant de technologies complexes depuis  prévisualisation virtuelle et l’intégration de la technologie numérique jusqu’à l’Autodesk Maya et Foundry Nuke et passant par Adobe Premiere Pro et Final Cut Pro, création de postes d’emplois et génération de revenus importants, d’où la nécessité pour la Tunisie de mettre en place une stratégie efficiente pour le développement de l’industrie culturelle.

Tarak Ben Ammar, qui pense et rêve cinéma, a récemment acquis les droits de remake italien du succès français “Un Ptit truc en plus” (“A Little Something Extra”) à travers safirme “Eagle Pictures”, principal distributeur indépendant d’Italie. Le film, une comédie familiale drôle et tendre d’Artus, a connu un immense succès au box-office français, avec plus de 3,4 millions de billets vendus en trois semaines.

L’histoire raconte celle d’un père qui cambriole avec son fils une bijouterie dans une petite ville. Cherchant un endroit pour se cacher, ils prennent un bus qui les conduit à un camp d’été pour jeunes adultes en situation de handicap. Ils découvrent alors leurs différences et deviennent de véritables amis. Le film est à la fois cocasse, émouvant et positif.

En plus des droits de remake, Eagle Pictures distribuera également le film en Italie. Eagle Pictures sortira également en Italie le dernier film de Robert Zemeckis, intitulé “Here”. Ce film réunit l’équipe derrière “Forrest Gump”, avec le scénariste Eric Roth et les acteurs principaux Tom Hanks et Robin Wright. En outre, Eagle Pictures collaborera à nouveau film avec Peter Farrelly, après la distribution de “Green Book”. Leur prochain projet, intitulé “I Play Rocky”, racontera l’histoire vraie de la façon dont Sylvester Stallone a pris un risque pour jouer le rôle principal dans “Rocky”. Le distributeur italien Eagle Pictures a également acquis les droits de “Mutiny”, un thriller d’action de Jean-François Richet avec Jason Statham, a signé un accord de financement en capital et de distribution avec MadRiver et aussi avec d’autres distributeurs indépendants tels IDC Distribution (Amérique latine), Italia Film (Moyen-Orient), Leonine Studios (Allemagne et Autriche), Shochiku (Japon), SND (France) et Unicorn Media (Europe de l’Est).

“Eagle Pictures”, partenaire de Paramount a aussi signéavec Sony, un accord majeur en 2022 pour distribuer les films du studio en Italie et co-produire des films européens et internationaux et investit également dans le remake de “The Crow” de Rupert Sanders. Pendant le festival de Cannes, Tarak Ben Ammar n’a pas chômé,“Eagle Pictures”a acheté des projets de premier plan malgré une concurrence ardue.

Pourvu que ça dure.