La Coopération suisse en Tunisie prévoit d’intégrer la composante lutte contre le changement climatique et ses répercussions d’une manière transversale, dans tous les projets de partenariat entrepris en Tunisie.
Son nouveau programme 2025-2028, axé sur le développement économique et social et doté d’un budget total annuel de 26 millions de francs suisses (près de 88 millions de dinars ), prévoit un appui financier et technique à la création d’un centre d’entrainement de la Protection Civile dans la localité de Zriba à Zaghouan (nord de la Tunisie).
Ce centre inspiré de l’expérience suisse en matière de recherche et sauvetage en milieu urbain « RSMU » aidera à renforcer la capacité des agents de la Protection Civile, à intervenir, d’une manière rapide et efficace, en cas de tremblement de terre, d’inondation ou d’incendie, ont indiqué le directeur de Coopération, Fabrizio Poretti, Jonathan Rezzonico, conseiller thématique régional (Afrique du Nord), changement climatique et eau, et la chargée de Programmes senior à l’Ambassade de Suisse à Tunis, Karima Kefi.
Selon ces responsables, qui s’exprimaient lors d’un débat tenu le 24 mai courant à Tunis, avec des journalistes spécialistes de l’environnement en Tunisie, ce projet baptisé “Himayatuna” (notre protection) sera réalisé dans le cadre de la composante “gestion des risques de catastrophes” de la Coopération suisse en Tunisie. Il a pour objectif de renforcer la capacité de l’Office national de la protection civile (ONPC) à répondre aux risques de catastrophes naturelles.
Ce renforcement pourra se faire à travers l’établissement d’un centre de formation en RSMU, à vocation régionale, qui complètera le dispositif de formation existant au sein de l’ONPC, et qui permettra d’accueillir des équipes de protection civile d’autres pays africains, a déclaré l’Ambassadeur de Suisse en Tunisie, Josef Renggli.
Dans le cadre du projet, un terrain sera aménagé sous forme de “village effondré”. Ce village permettra aux équipes de protection civile de simuler des scénarios de catastrophes et de s’entraîner en conditions réelles. En vue de réduire les dégâts matériels et d’épargner des vies, une préparation efficace aux catastrophes et une anticipation de leurs effets néfastes sont plus que nécessaires, a ajouté Poretti.
Le programme de Coopération suisse est réalisé sous la forme de projets exécutés par différents types de partenaires, entre autres les organisations locales et internationales et les agences onusiennes. Il touche, essentiellement, à des thématiques telles que la transition énergétique dans les communes (à travers le projet “Alliance des Communes pour la Transition Energétique- ACTE”), la gestion des risques de catastrophes, le développement territoriale durable et résilient et l’intégration du changement climatique dans les politiques sectorielles (tourisme durable, textile, agriculture biologique et durable, planification urbaine et formation professionnelle).
Selon le porte-parole de l’Office national de la protection civile (ONPC), Moez Triaa, la coordination est en cours entre la Tunisie et la partie suisse et les jalons du projet sont à présent posés. Plusieurs rencontres ont été organisées entre responsables et cadres des deux côtés, et des visites et des expériences ont été échangées, a-t-il déclaré à l’agence TAP.
“Ce centre ne permettra pas seulement de renforcer les compétences de l’Unité spéciale de la protection civile, mais aussi il aura une vocation régionale et servira de lieu de formation et d’entrainement pour des unités de la protection civile d’autres pays africains”, a-t-il ajouté.
En effet, un accord de coopération a été signé depuis le 16 avril 2015, entre le gouvernement de la République Tunisienne et le gouvernement de la Confédération Suisse en matière d’assistance en cas de catastrophe. En vertu de cet accord, le gouvernement Suisse s’engage à mettre sur demande des équipes de secours et de secours à la disposition du gouvernement tunisien lors de catastrophes.
La partie suisse a donné son approbation initiale pour financer le projet de création d’un centre de formation en sauvetage des décombres (USAR), dont les caractéristiques seront proches de celles du centre de formation suisse “EPEISSE”.
Le centre de formation sera effectué grâce à un don direct estimé à 1 million de francs suisses provenant du budget alloué au projet de coopération dans le domaine de l’immigration entre la Tunisie et la Suisse et aussi à un appui financier dans le cadre de la route des ambassades suisses.
L’École Nationale de la Protection Civile a également reçu un don suisse par l’intermédiaire de l’Organisation Internationale de Protection Civile, composé de matériel de formation au sauvetage, d’uniformes spéciaux et de matériel de soutien opérationnel (pompes, générateurs d’air, dispositifs d’éclairage, tentes…), a appris TAP, auprès de l’ONPC.