Les participants à la 1ère édition de la Rencontre nationale de l’eau (du 25 au 28 avril 2024 à Hammamet), ont souligné “la nécessité de préserver la souveraineté nationale et d’adopter un programme national souverain en matière d’eau”, selon la déclaration finale de cette rencontre publiée, mercredi, par l’Association Nomad 08.
En ce qui concerne l’impact des changements climatiques sur les ressources en eau, ils ont recommandé “de réviser le modèle agricole actuel, qui dépend fortement de l’irrigation intensive”.
Pour ce qui est du cadre législatif de l’eau, l’effort doit être orienté, selon eux, essentiellement, vers “la conception d’un nouveau projet de Code des eaux qui reflète la réalité de la situation hydrique nationale”. Et ce outre, “la nécessité d’activer le rôle des structures de contrôle du secteur de l’eau et d’évaluer la conformité des entreprises d’embouteillage de l’eau à la loi et aux normes sanitaires”, ainsi que “de réviser le financement agricole afin de permettre aux agriculteurs d’obtenir des financements (jusqu’au 50%), pour soutenir l’utilisation de techniques et de technologies économes en eau”.
La déclaration préconise “l’impératif de garantir la justice dans la qualité de l’eau distribuée par la Sonede dans les différentes régions du pays, de créer une société chargée d’exploitation et de distribution de l’eau dans les zones rurales, en remplacement aux groupements de développement agricoles, et de mettre en place un système de liaison entre l’eau et l’énergie (NEXUS) pour tirer parti de l’énergie nationale, pour l’eau”.
Ils ont insisté, par ailleurs, sur la nécessité “de créer une structure indépendante du ministère de l’Agriculture, pour la gestion des ressources en eau, et d’arrêter les investissements dans l’eau minérale, en particulier dans les zones rurales au vu qu’ils épuisent les ressources en eau“.
Par ailleurs, les participants ont annoncé la création d’un conseil scientifique pour l’Observatoire Tunisien de l’Eau, dont la première réunion aura lieu le 26 juin 2024.
D’après la Déclaration finale de cette rencontre, «la pénurie d’eau que traverse actuellement la Tunisie n’est pas une fatalité naturelle, mais le résultat de l’échec des politiques publiques de gestion de l’eau et des choix économiques des gouvernements successifs depuis 1956».
Les participants ont estimé, ainsi, que «l’élaboration d’un nouveau cadre législatif et institutionnel pour la gestion de l’eau en Tunisie est restée soumise aux tiraillements politiques, aux agendas partisans et à la dépendance envers les bailleurs de fonds, même après le 25 juillet 2021 », ce qui a « aggravé les problèmes structurels des ressources en eau et a augmenté le coût et les effets de la pénurie d’eau sur le peuple tunisien ».
Ils ont pointé du doigt, aussi, « l’absence de toute vision ou stratégie nationale pour une adaptation proactive aux changements climatiques dans le domaine des ressources en eau », «la poursuite de l’épuisement des ressources en eau dans le secteur de l’agriculture d’exportation à faible valeur ajoutée, ainsi que dans les industries exportatrices et consommatrices d’eau qui sont polluantes » et « la continuité de la décentralisation des institutions publiques de services, notamment celles concernées par l’eau potable, ce qui a conduit à la vétusté des réseaux et à la détérioration des infrastructures hydrauliques ».
Pour rappel, la 1ère édition de la Rencontre nationale de l’eau a été organisée à l’initiative de l’Association Nomad 08 et de l’Observatoire Tunisien de l’Eau, crée par cette association pour défendre le droit d’accès à l’eau pour tous.