En hommage à la légende du flamenco Paco de Lucía, le duo espagnol José María Bandera, à la guitariste, et Diego Amador, au piano et au chant, se produira dans un concert intitulé «Paqueando» prévu le 9 juin au Théâtre des régions, à la Cité de la Culture.
José Maria Bandera et Diego Amador donneront également une masterclass, la veille du concert, qui aura lieu à la Cité de la Culture. Une introduction aux rythmes du Flamenco et de la guitare sera offerte aux musiciens intéressés par le flamenco.
Cet évènement sera organisé en partenariat entre le Théâtre de l’opéra de Tunis et l’Ambassade d’Espagne en Tunisie en hommage à la légende du flamenco Paco de Lucía (1947-2014). Il fait partie d’une série d’évènements organisé par l’Ambassade d’Espagne et l’Institut Cervantes de Tunis en partenariat avec des institutions culturelles tunisiennes à l’occasion de la commémoration du 10ème anniversaire de ce grand artiste et ambassadeur mondial du flamenco.
Le 23 avril dernier, le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes, Ennejma Ezzahra, à Sidi Bou Saïd, a accueilli un récital “Las Huellas del Genio. Paco de Lucía, in memoriam” du guitariste José Carlos Gomez, accompagné du journaliste et écrivain Alejandro Luque qui a interviewé Paco de Lucía et a souvent écrit sur lui.
«Paqueando» est un projet créé par José María Bandera et Diego Amador afin de valoriser et redécouvrir la richesse musicale de Paco de Lucía. Le concert est composé d’un magnifique répertoire du grand maître d’Algésiras, choisi par le public lui-même à travers les réseaux sociaux. Les chansons sont traitées en respectant non seulement les compositions mais aussi la façon de travailler, que José María Bandera connaît bien, en tant que disciple direct à travers son expérience personnelle et de tournée, avec son oncle Paco De Lucia.
José María Bandera, musicien, guitariste et compositeur et Diego Amador, musicien multi-instrumentiste, sont des musiciens de la vieille école, issus de familles avec une grande tradition artistique. La préservation du patrimoine culturel immatériel est un engagement assumé par les deux protagonistes.
Paco de Lucía, de son vrai nom francisco Sanchez Gomez, est né le 21 décembre 1947 dans la ville d’Algésiras, au Sud de la péninsule Ibérique. Il est mort le 25 février 2014 à l’âge de 66 ans, suite à une crise cardiaque survenue sur une plage de Cancùn au Mexique.
Selon des sites espagnols, Paco de Lucia est incontestablement la référence absolue dans le monde de la guitare flamenca. C’est lui qui, dans les années 70, lui a donné ses lettres de noblesse, la hissant du statut d’instrument d’accompagnement à celui de véritable révolution musicale. Son flamenco profondément ancré dans un passé riche et respecté, est constamment ouvert aux autres genres musicaux. Au fil des années, Paco de Lucia a en effet puisé son inspiration aussi bien dans le rock ou le jazz que dans la musique classique hispanisante.
Universal Music, un label avec lequel Paco de Lucía a collaboré, présente « un guitariste qui réinvente son jeu à chacun de ses albums et développe son propre style, mêlé d’audaces et d’une extrême sensibilité. Paco de Lucía opère une authentique révolution sur la scène traditionnelle en lui insufflant un vent de modernité par l’introduction, entre autres, d’instruments improbables comme le saxophone, la basse ou le cajon, qui deviendra un incontournable de la musique flamenca ».
« L’oeuvre de Paco de Lucía déroute autant par sa richesse et sa diversité que par l’exaltation de ses origines, qu’elle revendique avec fougue, peut-on encore lire sur le site du label américain. Pendant plus de 30 ans, Paco de Lucía n’a cessé d’explorer et de repousser les limites d’un genre. Ses confrontations avec l’improvisation, le jazz, le classique, son insatiabilité musicale on enrichi son oeuvre et offert des pistes d’expérimentation aux jeunes guitaristes en quête de renouveau ».
Grammy Award du meilleur album de flamenco en 2004 avec Cositas Buenas, meilleur album de jazz latin en 2005 (Bilboard Latin Awards), l’artiste a transcendé tous les genres et s’est imposé comme le « plus universel » des musiciens de flamenco. En 2004 encore, l’Espagne l’ordonna « Principe de Asturias de las Artes », une des plus hautes distinctions hispaniques. Plus qu’un prince, Paco de Lucía demeure une légende.
Le Flamenco est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis le 16 novembre 2010. L’Andalousie, dans le sud de l’Espagne, est le berceau du Flamenco, bien qu’il ait également des racines dans d’autres régions telles que la Murcie et l’Estrémadure.