La croissance du PIB de la Tunisie devrait atteindre 2,1% en 2024 et 2,9% en 2025, selon le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique 2024, présenté jeudi à Nairobi, au Kenya, lors des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (du 27 au 31 mai 2024).
L’inflation devrait s’élever à 7,1% en 2024 avant de décroître progressivement à 6,7% en 2025, à mesure que les pressions inflationnistes mondiales s’atténueront, selon les prévisions de la BAD dans son rapport intitulé « Impulser la transformation de l’Afrique : la réforme de l’architecture financière mondiale ».
Le rapport, qui fournit chaque année, des données et des analyses actualisées pour les décideurs africains afin de leur permettre de prendre des décisions éclairées, prévoit également un déficit budgétaire d’environ 6% en 2025, grâce au maintien de la discipline budgétaire.
En revanche, le déficit du compte courant devrait se creuser progressivement pour atteindre 4 % en 2025, en raison des importations de biens d’équipement nécessaires pour stimuler la croissance économique.
Les perspectives économiques à moyen terme pourraient se détériorer en raison du risque élevé de surendettement entravant l’accès au financement extérieur, des tensions sociales causées par le coût élevé de la vie et des taux d’intérêt toujours élevés dans les économies développées, a expliqué la même source.
Toutefois, l’accélération des réformes, en particulier celles visant à améliorer la gouvernance des entreprises publiques, le climat des affaires et le contrôle des dépenses courantes pourrait stimuler la croissance et inverser la trajectoire de la dette, d’après la même source.
Parmi les mesures que la Tunisie pourrait mettre en œuvre pour accélérer la transformation structurelle, la BAD a cité le rétablissement de la viabilité des finances publiques afin d’obtenir le soutien des partenaires de développement et d’améliorer la perception des risques par les investisseurs.
Il s’agit également de l’accélération de la mise à niveau de l’industrie, l’amélioration du climat des affaires, le développement du capital humain, la facilitation de l’accès au financement et à la formalisation pour les micro, petites et moyennes entreprises et la numérisation et le renforcement de la résilience de son économie.
La BAD a rappelé par ailleurs que le taux de croissance du PIB a chuté à 0,4% en 2023, en raison de la sécheresse qui a touché le secteur agricole et d’une baisse de la demande intérieure.
L’inflation a continué à augmenter, atteignant 9,3% en 2023, alimentée par la hausse des prix des produits de base. Malgré une charge fiscale de 24,5%, le déficit budgétaire est resté inchangé à environ 6,8% du PIB en 2023.
Le déficit du compte courant est passé à 2,8% du PIB, en raison de la réduction des importations et de la résistance des exportations manufacturières, des recettes touristiques et des envois de fonds des travailleurs émigrés. L’amélioration du déficit du compte courant a renforcé les réserves de change (8,5 milliards de dollars à la fin 2023), a expliqué la BAD.
Mais le taux de change dinar-dollar américain, qui reste volatil, s’est déprécié au cours de l’année 2023. La dette publique, dont 60% sont extérieures, est passée de 77,6% du PIB en 2022 à 80,2% en 2023.