À cause de l’augmentation de la population mondiale et du réchauffement climatique, les besoins en eau potable sont de plus en plus élevés. À tel point que de nombreuses villes ont décidé de passer par des usines de dessalement d’eau de mer. Selon les chiffres de l’”International Desalination and Reuse Association”, on compte près de 22 800 installations à travers le monde. Ces usines de dessalement ont notamment permis de fournir environ 110 millions de mètres cubes d’eau par jour. Mais selon plusieurs experts, la désalinisation à grande échelle pourrait avoir de graves conséquences sur l’environnement.
« Dans des pays comme l’Arabie Saoudite ou les Émirats arabes unis, ces usines de dessalement vont consommer l’équivalent d’1 à 2 centrales nucléaires tous les jours à l’horizon 2030″, regrette Marc-Antoine Eyl-Mazzega, directeur du Centre Énergie et Climat de l’Ifri (Institut français des relations internationales), dans une étude sur la géopolitique du dessalement de l’eau. Pour répondre à ce besoin en énergie, les usines pourraient alors être tentées de se tourner vers des centrales à charbon et à gaz.
Mais ce n’est pas tout ! Les usines de dessalement peuvent avoir d’autres conséquences néfastes sur l’environnement. Après le processus de désalinisation, l’usine rejette des saumures et des produits chimiques dans l’océan. Chaque jour, ce sont près de 150 millions de mètres cubes de cette eau polluée qui est déversée dans les mers et dans les océans. « Malheureusement, dans le monde, il y a beaucoup d’exemples où directement relargués en mer, ces rejets ont détruit les écosystèmes marins », explique Marc-Antoine Eyl-Mazzega.