Un projet de coopération pour le suivi de l’inscription de Djerba au patrimoine mondial de l’UNESCO devra être mis en place entre le ministère des Affaires Culturelles et la Fondation Sadok Besrour portant le nom de son fondateur le Tunisien Sadok Besrour qui est un spécialiste de la médecine de famille basé au Canada.

C’est ce qui ressort de la rencontre, vendredi, de Moncef Boukthir, ministre chargé d’assurer l’intérim au ministère des Affaires Culturelles avec le Dr Sadok Besrour, propriétaire de la Fondation Sadok Besrour qui contribue au financement de divers projets en Tunisie dans des secteurs comme la santé, l’éducation l’enseignement supérieur et la culture.

Dans un communiqué publié, vendredi soir, le ministère a annoncé que l’entretien était axé sur la possibilité d’établir une coopération concernant le suivi de l’inscription de l’île de Djerba sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

« Le Dr. Sadok Besrour a promis de coordonner avec l’Institut national du patrimoine pour lancer les travaux dans les plus brefs délais », indique la même source. Il a proposé de travailler sur ce dossier dans le cadre d’un accord conjoint avec l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), à travers lequel la Fondation contribuera à la mise en place d’un plan de communication destiné à la communauté locale afin de la sensibiliser à la nécessité de contribuer à sa préservation de ce bien classé patrimoine mondial.

Pour sa part, le ministre a souligné la nécessité de mettre en place un programme de coopération structuré et permanent entre son département et la Fondation Besrour, afin d’assurer son efficacité et atteindre les objectifs escomptés ».

Le plan de communication relatif au patrimoine matériel dont les sites archéologiques et monuments historiques classés devra cibler la jeune génération notamment les écoliers afin d’ancrer chez eux le sentiment de fierté d’appartenir à ce patrimoine mondial et les inciter à le préserver dans le futur, a fait savoir le ministre. Il a encore évoqué la possibilité de faire usage des moyens modernes dans le promotion du patrimoine, telles que les expériences virtuelles et la réalité augmentée, “ce qui permettra à tout citoyen tunisien de visiter le riche patrimoine dans toute la République sans avoir à se déplacer.”

Le dossier « Djerba : paysage culturel, témoignage d’un mode d’occupation d’un territoire insulaire » est un bien en série constitué de sept zones de l’île et de vingt-quatre monuments. Il a été officiellement inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco le 18 septembre dernier, à la 45e session élargie du Comité du patrimoine mondial organisée du 10 au 25 septembre 2023, à Riyad, en Arabie Saoudite. L’Ile de Djerba était parmi 27 nouveaux biens, 24 culturels et 3 naturels inscrits, ayant rejoint les 1 157 sites dans 167 pays déjà inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

Sur une superficie de 514 km2, l’ile de Djerba occupe l’une des positions les plus stratégiques au cœur de la Méditerranée. Cette île de la côte Sud est devenu le 9ème site tunisien classé au patrimoine mondial en Tunisie avec 7 sites culturels et un site naturel. Les sites culturels classés sont la Médina de Tunis, le Site de Carthage et l’Amphithéâtre d’EL Jem (1979), le Site de Kerkouane (1986), la Médina de Sousse et la Médina de Kairouan (1988) et le Site de Dougga (1997). Le Parc National d’Ichkeul, dernier grand lac d’eau douce d’une chaîne qui s’étendait autrefois le long de l’Afrique du Nord, est un site naturel inscrit depuis 1980.

Après plusieurs initiatives entamées dans les années 70, le dossier de candidature en vue d’inscrire l’Ile de Djerba sur la liste du patrimoine mondial a été finalement accepté, début mars 2022, à l’Unesco. Déposé le 1er février 2022, ce dossier a été retenu après avoir été évalué par l’Organe consultatif sur le patrimoine culturel de l’Organisation onusienne.

“Au delà de la préservation, l’inscription de ce bien en série donne un nouvel élan pour le développement culturel, social et économique qui nécessite la mise en place d’une stratégie de gestion pérenne, avait déclaré Karim Hendili, reponsable du programme culture au bureau de l’Unesco pour le Maghreb, en février dernier à Djerba.

S’exprimant à l’occasion de la remise du certificat d’inscription de l’île de Djerba sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, Hendili avait notamment évoqué le soutien technique et l’expertise à travers l’Unesco qui continue ses efforts en vue d’aider l’Etat tunisien à réaliser cet objectif.

Le responsable onusien avait également insisté sur l’engagement de la population locale et de la communauté internationale pour la promotion et la préservation de ce bien à travers des stratégies et des projets sur le plan local, national et international ainsi que le suivi et l’appui de l’ONU et les bailleurs de fonds internationaux.

Il est à rappeler qu’un bureau multi-pays représente l’Unesco auprès de l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie. Ce bureau basé à Rabat apporte un appui aux pays du Maghreb en vue de formuler des politiques nationales pour atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés dans les secteurs de compétence de l’Unesco.