Une cinquantaine d’experts dans le domaine de la lutte contre la violence de Tunisie et de l’étranger, notamment de France et d’Espagne, ainsi que les membres du comité de pilotage du projet “système de détection, de riposte et de suivi du phénomène de la violence conjugale” et des médecins prennent part aux journées d’études sur “la santé mentale des femmes victimes de violence morale”, tenues mardi et mercredi à Tunis à l’initiative du ministère de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées et le centre national de lutte contre la violence à l’égard des femmes en partenariat avec ONU Femmes et le service de médecine légale à l’hôpital Charles Nicolle à Tunis.

S’exprimant à cette occasion, la ministre de la famille, de la femme, de l’enfance et des personnes âgées, Amel Belhaj Moussa, a souligné que la violence morale représente 69% du total des signalements enregistrés sur le numéro vert 1899 en 2023 et pourtant elle est rarement évoquée alors qu’elle est à l’origine de toute forme de violence.

Dans ce contexte, elle a signalé que la lutte contre toute forme de violence nécessite le renforcement des rôles de la famille et de l’école depuis l’enfance ainsi que la promotion de la sensibilisation à travers les médias afin d’inculquer les jeunes sur le rejet de la violence sous toutes ses formes.

Elle a, à cet effet, rappelé les différentes mesures prises par la Tunisie pour lutter contre toutes les formes de violence comme l’augmentation du budget consacré à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et l’augmentation du nombre de centres d’accueil des femmes victimes de violence, outre le lancement d’une étude sur le “profil des auteurs de violence contre les femmes” (couvrant un échantillon de 80 auteurs de violence) et la préparation d’une étude sur le traitement médiatique du phénomène de la violence contre les femmes (en termes de choix des sources et des genres journalistiques utilisées).

De son côté, Isadora de Moura, cheffe du bureau ONU Femmes Tunisie et Libye, a affirmé que la violence à l’égard des femmes est un “phénomène mondial” qui prend différentes formes (telles que la violence sexuelle, économique, etc.), soulignant l’impact de la violence morale sur la santé mentale des victimes (perte de confiance en soi, vulnérabilité psychologique et recours à la violence).

Selon l’article 3 de la loi organique n°2017-58 du 11 août 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la violence verbale est toute agression verbale, telle que la diffamation, l’injure, la contrainte, la menace, l’abandon, la privation des droits et des libertés, l’humiliation, la négligence, la raillerie, le rabaissement et autres actes ou paroles portant atteinte à la dignité humaine de la femme ou visant à l’intimider ou la dominer.