Face à la montée en puissance des enjeux environnementaux, la Tunisie se trouve face à l’impératif de s’aligner sur les objectifs de durabilité en accélérant la marche vers une économie verte et en préparant le terrain aux investissements à impact nationaux et internationaux, c’est ce qui ressort d’un panel sur le thème « Nouvelles opportunités d’investissement: développement durable et chaînes d’approvisionnement propres », organisé dans le cadre du Forum de la Tunisie sur l’investissement (TIF).
Les investissements à impact sont, en effet, définis comme étant “des investissements réalisés dans l’intention de générer un impact social et environnemental positif et mesurable parallèlement au rendement financier”.
Le nouveau Vice-président de la BEI en charge des financements pour le Maghreb, Loannis Tsakiris a, à cet égard, affirmé l’engagement de sa banque à mesurer l’impact social et environnemental des opérations qu’elle mène dans les différents pays partenaires.
La BEI accorde désormais, la priorité aux aspects liés à la transition verte, à l’efficacité et la sécurité énergétiques, aux changements climatiques et à l’innovation, a-t-il dit, soulignant l’orientation vers la mise en place de nouveaux instruments financiers intelligents basés sur la mesure d’impact et le partage des risques.
Pour sa part, Chantal Dupasquier, Cheffe de la section des Examens de la politique d’investissement à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a mis l’accent sur l’impératif, à l’échelle internationale, de migrer vers des chaînes d’approvisionnement plus résilientes et vertes pour limiter l’impact des chocs ayant affecté les chaînes de valeurs traditionnelles.
Elle a souligné la nécessité à cet égard, pour les pays désireux de se positionner sur les nouvelles chaînes d’approvisionnement, de revoir leurs politiques d’investissement en conciliant les impératifs de la compétitivité et de la durabilité.
Toujours selon elle, «pour atteindre cet objectif, la Tunisie devrait améliorer son approche stratégique sur les moyen et long termes, faire un meilleur usage de ses politiques industrielles et sectorielles, renforcer le dialogue entre les différents acteurs notamment entre le public et le privé et se donner les moyens pour la mise en œuvre des stratégies mises en place ».
De son côté, le consultant spécialisé dans le domaine de l’économie et de la finance, Abdelkader Boudriga a axé son intervention sur la mouvance internationale de plus en plus marquée vers l’investissement dans des structures à impact considérant que la Tunisie devrait adhérer à cette mouvance et tirer profit des flux importants d’investissements à impact de par le monde ».
« Pour se faire, la Tunisie pourrait selon lui, capitaliser sur une dynamique entrepreneuriale déjà existante ( plus de 150 startups dont le business model est basé sur l’intention de générer un impact social et environnemental), un écosystème d’appui déjà actif et un système financier qui commence à prendre conscience des enjeux de la durabilité et à adapter son offre en fonction de ces enjeux ».
Selon les organisateurs, plus de 800 participants, dont des investisseurs tunisiens et étrangers représentant 30 pays prennent part à la 21e édition du TIF qui se tient, les 12 et 13 juin courant, à Tunis, sous le thème « Tunisie, où la durabilité rencontre les opportunités ».