« Le poète ouvre des fenêtres, accueille l’horizon, nourrit l’espoir » c’est en ces termes que s’exprime le poète tunisien résident en France, Tahar Bekri dont la défense de la vie humaine forme l’ADN de son immense oeuvre et le refus de la déshumanisation parcourt l’étendue de son écriture comme dans ses Carnets, de haute humanité « Salam Gaza » (Elyzad 2010): un journal personnel, dans lequel il restitue son voyage, ses rencontres et ses impressions pendant son séjour à Ramallah, Naplouse, Jérusalem-Est et Bir Zeit pour un cycle de lectures au mois de mars 2009, soit, trois mois après que l’armée israélienne déclare la guerre à Gaza, le 27 décembre 2008.
Tahar Bekri, auteur d’une anthologie « Poètes de Palestine (Al Manar) qu’il a traduits de l’arabe, est l’un des 40 auteurs de toutes confessions et nationalités qui composent le recueil collectif « Paroles pour une Paix en Terre de Palestine » (dirigé par Monique Sérot-Chraïbi, et publié aux Editions Chèvrefeuille étoilée, juin 2024). Le poète tunisien figure parmi les éminents poètes du monde à prendre part à la Conférence Internationale virtuelle « La Palestine au cœur », organisée par le Mouvement Mondial des Poètes (World Poetry Movement –WPM-, dont le siège est à Medellin, en Colombie) et ce, les 15 et 16 juin 2024.
La conférence à laquelle vont prendre part plus de 50 personnalités internationales, culturelles, politiques, des activistes et des spécialistes des questions juridiques internationales, s’inscrit dans le cadre des actions menées par l’Organisation (WPM) depuis plusieurs mois, en solidarité avec la Palestine, victime de la guerre contre son peuple. Avec plus de 20 actions planétaires plaidant pour la paix mondiale et la solidarité avec les peuples, le WPM a, le 06 novembre 2023, fait une déclaration où il dénonce l’agression génocidaire contre le peuple palestinien et a publié, le 19 avril 2024, une lettre ouverte adressée à plusieurs présidents du monde, exigeant des actions urgentes pour parvenir à un cessez-le-feu et à la fin de l’extermination à Gaza et à Rafah, signée par plus de 1 100 poètes de 147 pays.
Parmi les intervenants dans cette Conférence internationale, apprend l’agence TAP auprès du Mouvement, présidé par le poète colombien Fernando Rendon, figurent le président vénézuélien Nicolas Maduro Moros, le ministre de la culture colombien, Juan David Correa, le poète syrien Adonis, le poète palestinien Ghassan Zaqtan, la poétesse palestinienne Hanan Awad, le poète Vadim Terekhin, président de la Fédération des écrivains russes et coordinateur du WPM en Russie, le poète espagnol, lauréat du prix Cervantès, Antonio Gamoneda, le poète Cao Shui, l’une des figures représentatives de la littérature chinoise, Dr. Alaa Abdehadi, Président de l’Union des écrivains arabes, le journaliste Hindu Anderi, Coordinateur de la Plateforme Internationale de Solidarité avec la Palestine etc.
Cette Conférence qui se veut un appel pressant pour stopper ce génocide marque le soutien du Mouvement mondial des poètes (fondé en 2011 et composé de poètes de 120 pays, agissant dans de vastes régions de la planète) à la lutte palestinienne et à toutes les causes à travers la poésie, qui « nous rassure par sa parole profonde quand elle tend à s’appauvrir ailleurs, qui nous lie comme des rayons de lumière en temps d’obscurité, dans sa générosité fraternelle « écrit Tahar Bekri.
Poète et universitaire tunisien installé en France depuis quarante ans, Tahar Bekri, dont l’oeuvre est traduite dans plusieurs langues, lutte par la plume, les mots et la poésie pour la liberté car « C’est la beauté qui est acte de civilisation, non le fracas des armes… » écrit-il dans « Salam Gaza » : Je ne veux ni crier avec les loups ni être insensible à la souffrance humaine. Je veux tremper ma plume dans l’encre généreuse et fraternelle, non dans l’ivresse du sang. La poésie a toujours été pour moi une leçon d’humanité. Sa beauté réside dans sa générosité, dans son refus de la laideur, de la haine, de la raison arbitraire. Comment un coeur de poète peut-il accepter tant de violence, tant d’injustice ? ».