« L’héritage andalou en Tunisie du XIIIe siècle à nos jours » est l’intitulé d’un nouvel ouvrage fruit du colloque co-organisé par l’Ambassade d’Espagne, l’Institut Cervantès de Tunis et l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts de Carthage Beit al-Hikma les 25 et 26 novembre 2021.

Cette publication, coéditée par l’Institut Cervantès de Tunis et Beit al-Hikma et coordonnée par l’hispaniste Raja Yassine Bahri, sera présentée le 20 juin à l’Institut Cervantes à Tunis lors d’une rencontre organisée avec la collaboration de l’Ambassade d’Espagne à Tunis.

L’ouvrage est formé de près de 600 pages avec des présentations en espagnol, en arabe et en français et rassemble les recherches d’historiens de renom tels que l’auteur français Bernard Vincent, l’espagnol José María Perceval et le tunisien Houssemeddine Chachia, lauréat en 2020 du prix du jeune chercheur en Sciences humaines (discipline Histoire) décerné par Beit al-Hikma.

Le contenu se concentre sur l’apport de la population andalouse à la culture tunisienne, en particulier depuis l’expulsion des Morisques, qui se sont installés en Ifriqiya dès l’époque Hafside, et se sont pleinement intégrés à la société tunisienne. L’ouvrage offre de nouvelles découvertes et perspectives sur ce chapitre important de l’histoire commune de la Tunisie et de l’Espagne.

Vers le XIIIe siècle, suite à l’union définitive de la Castille et de Léon en 1230, “El Andalus” subit de grandes pertes territoriales à l’est avec la prise de Valence en 1238 par Jacques 1er d’Aragon, à l’ouest avec la perte de Cordoue en 1236, de Jaén en 1246, et de Séville en 1248 en faveur de Ferdinand III. Au cours de la Reconquista qui s’achève en 1492 avec la prise de Grenade, les musulmans d’Espagne ont progressivement quitté les lieux vers l’Ifriqiya où ils ont été bien accueillis et bien intégrés depuis l’époque hafside. La première période des immigrations coïncida alors avec le règne d’Abu Zakariyya (1236-1249). Des vagues successives arrivaient dans la Régence de Tunis, avec leur savoir-faire et ces derniers s’installaient le plus souvent à Tunis. Mais la grande vague d’immigration est celle de 1609. Quatre-vingt milles morisques arrivèrent en Tunisie et s’installèrent dans presque tout le pays.

Le colloque de 2021 s’est focalisé dans ce sens sur cet apport qui s’est implanté au fur et à mesure des siècles. Sa richesse et sa diversité ont amené à cerner ses différentes traces, tant dans le domaine architectural, vestimentaire, culinaire, linguistique, scientifique, qu’artistique et littéraire qui ont imprégné le quotidien tunisien.