Dans un article intitulé “L’Occident peut-il confisquer les milliards gelés de la Russie ?” BBC News estime que le monde est face à une situation exceptionnelle “sans précédent. Jamais auparavant on n’avait tenté de soutirer autant d’argent à une puissance nucléaire et à un membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU”. 

L’Europe et les États-Unis explorent depuis un moment la possibilité de confisquer les 285 milliards de dollars d’avoirs russes gelés en Occident pour les donner à l’Ukraine, en vue de la protéger et de financer sa reconstruction après-guerre. Une telle action serait sans précédent, même si des cas similaires ont eu lieu dans l’histoire, comme les compensations de l’Irak au Koweït ou celles de l’Argentine pour les Malouines. Les partisans de la confiscation soulignent que l’agression de la Russie a causé des dommages considérables à l’Ukraine, estimés à 411 milliards de dollars par la Banque mondiale.

Le Kremlin, en réponse, menace de saisir les actifs occidentaux en Russie. Les discussions pour parvenir à un accord sur la confiscation se poursuivent, la prochaine échéance étant le sommet des dirigeants des démocraties développées (le G7) en Italie en juin -qui vient d’acter le principe de l’utilisation des intérêts des avoirs russes au profit de l’Ukraine-. Des figures influentes comme Philip Zelikow et Johan van Overtveldt défendent l’idée, insistant sur la nécessité d’une démonstration de force pour contraindre Poutine à la paix et fournir une aide immédiate à l’Ukraine.

La secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, soutient désormais la confiscation des avoirs russes, soulignant que l’absence d’alternatives crédibles au dollar et à l’euro minimise les risques pour la stabilité financière. Toutefois, ce sont les Européens qui détiennent la majorité des avoirs russes gelés et qui ont le dernier mot. Les discussions au sein de l’UE restent complexes, certains pays comme la Hongrie s’opposant traditionnellement aux sanctions contre la Russie.

L’UE envisage d’utiliser les intérêts générés par les avoirs russes gelés pour financer l’Ukraine, mais cette approche pourrait ne fournir que quelques milliards d’euros par an.

Une alternative proposée serait d’utiliser ces avoirs comme garantie pour des prêts à l’Ukraine. Toute décision nécessitera un accord unanime au sein de l’UE et le soutien de leurs alliés.