Le Branding national communique sur les cas de ‘Success Stories’’ des entreprises internationales basées en Tunisie. L’effet vitrine, une stratégie payante ?

Tunisia Investment Forum (TIF) est un meeting ‘’Show Room’’pour le pays. On l’a encore vu lors de la 21e édition de TIF 2024, organisée les 12 et 13, courant, à Tunis. Le pays entend propulser le secteur automobile au rang de locomotive de la croissance. Et peut-être même, de levier pour son nouveau modèle de développement économique. L’enjeu est de taille. Et, le pari bien ciblé. Le pays se met par conséquent, en chasse des IDE de la filière auto. Chronique d’une action de promotion.

Secteur Auto, Quelle approche industrielle ? 

Lors de TIF un panel dédié à réuni planificateurs et managers. Le but est de faire évaluer les avantages comparatifs de la Tunisie pour l’accueil des IDE du secteur Auto. La question est d’importance étant donné la fièvre concurrentielle qui s’empare des pays de la région et de l’ensemble des pays africains.

Tous sont en posture de chasse aux IDE, en mode intelligence économique. Dans la région une première configuration s’est mise en place. Deux sites ont été plébiscités par les constructeurs.

Boudée, la Tunisie semble s’être auto piégée par la réussite des opérateurs des composants automobiles et notamment les fabricants de câblages électriques auto. Ce profil, ne doit-il pas la favoriser pour accueillir des constructeurs ? Les panélistes n’ont pas su trancher.

A priori, par effet de remontée des flux, cela doit pouvoir se réaliser. Mais cela ne se concrétise toujours pas. Les panélistes, à la recherche d’une porte de sortie ont  laissé croire que les chances du pays prévaudront lors du plein de redéploiement de la ZLECAF. L’argument est court.

Mettre en avant les ‘’Success Stories’’ 

Divers managers de fabricants de composants auto sont montés au filet. Ils ont su parler de leurs trajectoires victorieuses. Les coûts de facteurs tunisiens avantageux ont à l’évidence influencé leur décision de se délocaliser. Puis, la qualité de la formation de nos cadres a prévalu pour les maintenir sur place. Enfin la réactivité des RH a fait la différence.

Les panélistes ont dans leur majorité rapporté que les sites de production s’enrichissent de compartiments de recherche et développement. Dans leur majorité les opérateurs en place sont en train de promouvoir des centres d’excellence.

Les flux croissants de dépôts de brevets attestent de la justesse du choix. Ce contexte favorise la proximité des écoles d’ingénieurs avec les industriels et c’est du meilleur effet. Et c’est un trait d’exclusivité. Ajouter à cela que l’industrie automobile a signé en 2012, son pacte de compétitivité. L’industrie se prend en mains, avec la bénédiction des pouvoirs publics. C’est un contexte avantageux. Comment, dés lors, le monnayer auprès des constructeurs ?

Viser haut

Evoquer  les ‘’Succes Stories’’ est un acte de communication institutionnelle, standard. Incontournable et nécessaire. Nous insistons toutefois pour rappeler que la filière Auto est en appétit d’intégration comme le prouve la finalité de son pacte de compétitivité Celui-ci, lui assigne des objectifs ambitieux de croissance de ses exportations. Cela doit pourvoir convaincre des constructeurs pour une option de délocalisation.

Autrefois et de manière inconsistante, l’on nous objectait la modestie de notre marché domestique, non encore à une taille critique. Pardon ! En matière de PIB par tête et en termes de pouvoir d’achat le pays se classe dans le peloton de tête du continent.

Nous avons la faiblesse de croire que cela peut compenser son déficit numérique. Outre que la mobilité des particuliers est une option nationale non remise en question.  Cela dit, la Tunisie se présente comme site, compétitif-preuves à l’appui-de production en vue de l’exportation. Tout ce Mix d’éléments constitue un argumentaire concurrentiel irréfutable. Comment bien le monnayer auprès des constructeurs ?

Ali DRISS