À sa septième édition, réunie à Tunis, FITA 2024, conférence panafricaine annuelle organisé par TABC* a manifesté un crédo fondateur : “l’Afrique n’est pas un marché, mais un partenaire”.

Tous les pays qui entendent exporter vers le reste du continent devraient envisager également de faire leur sourcing sur place, laissait entendre Anis Jaziri, Président de TABC.

Tout le monde y gagnerait dira Fatma Thabet Chiboub,  ministre de l’économie, des Mines et de l’Energie dans son speech d’inauguration. Pour rappel le commerce inter africain ne représente que 15% des échanges du continent. Le ton est donné !

Quel modèle économique privilégier : Vers un Consensus de Tunis ?                  

L’Afrique, une immense mosaïque de 54 pays avec des individualités variées. Commercer ensemble renvoie à une question essentielle : quel modèle économique favoriserait l’intégration continentale ?

Certes, il n’existe pas de standard, cependant on gagnerait à implémenter un ‘’Business model’’ de référence. La RDC, invitée d’honneur de cette édition ainsi que les autres pays conviés aux ‘’Side Events’’ pourraient alimenter une action d’économie comparée.

Tout le monde connait la finalité recherchée : A toutes les conférences internationales tel FITA, on évoque l’industrie 4.0, la transition écologique, de même que le souci de décarbonation.

Comment doper l’allure de cet ensemble africain qui s’est mis en dynamique d’intégration ?

Mais quelle serait la voix passante ? En l’occurrence, nous considérons qu’une concertation sur les diverses expérimentations touchant au rôle de l’Etat, celui du secteur privé cadre macro économique, constitueraient  un tronc commun. L’on est à espérer un Consensus de Tunis sur la question.

La ZLECAF, une grande ambition

A défaut d’une entente sur le Business Model, le Continent s’en remet à la dynamique induite par la ZLECAF. Cette zone de libre-échange servirait-elle de viaduc pour connecter les pays africains entre eux ? Cette OMC continentale pourrait-elle devenir un observatoire de guidance économique.

Commercer ensemble renvoie à une question essentielle : quel modèle économique favoriserait l’intégration continentale ?

Elle a nourri une énorme réflexion stratégique. Son postulat est que  la connexion du  réseau routier continental jouera un rôle déterminant dans le renforcement de l’intégration économique. Il est bien établi que l’expansion commerciale sert la croissance. Les réseaux routiers muteraient en quelque sorte en corridors de croissance.

Au bout du compte le continent s’il se donnait un plan directeur, parviendrait à optimiser son découpage avec un maillage territorial intégrateur. De surcroit, le réseau routier est mis en ligne avec l’infrastructure logistique, entendez ports et aéroports. Et là-dessus on peut planifier avec précision et espérer des effets en retour, structurants notamment si on y greffait les oléoducs et autres gazoducs

Quel rôle pour l’IA ? 

Comment doper l’allure de cet ensemble africain qui s’est mis en dynamique d’intégration ? Atteindre des paliers élevés de technologie serait à l’évidence un booster de performance. Le continent commence à nourrir quelques prétentions légitimes et réalistes en la matière. Des sites nationaux de-ci, de-là sont en train de percer. Avec l’IA les choses iront certainement plus vite. Il s’agit là d’un économiseur de temps, sans pareil.

La ZLECAF servirait-elle de viaduc pour connecter les pays africains entre eux ?

Le continent s’est jeté dans la course et il lui faudra trouver son tempo. Les pays africains s’accorderont-ils sur un plan directeur ? TABC a régulièrement aidé le Continent à s’auto ausculter ce qui nourrit beaucoup d’espoir.

TABC se délocalise

Lors de FITA 2024, TABC a annoncé un plan d’action collectif dénommé ‘’Kawafel reach Africa’’. TABC se délocalise et prend pied au Sénégal et en RDC, dans un premier temps.

Ces deux nouvelles plateformes permettront un meilleur travail sur terrain. Dans ce sillage divers consortiums se sont constitués et se délocaliseront en fonction de leur feuille de route propre. TABC est parvenue à enthousiasmer L’Agence Française de Développement laquelle a mobilisé une enveloppe de 600.000 euros pour financer l’opération. C’est un banco réussi que de trouver un financement français à l’heure où la France fait du déRisking sur le Continent. Quand les africains prennent leur destin en mains, ils sont en mesure de donner un profil rassurant au Business sur le Continent.

*TABC : Tunisian African Business Council