Le 1e Forum africain de la conservation « ACF 2024 » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), a été officiellement ouvert, mercredi, à Nairobi, capitale du Kenya, après deux jours d’échanges en commissions et dans le cadre d’événements parallèles.
Cette manifestation se déroule dans un contexte marqué par une sécurité renforcée et un état de vigilance, après des protestations de jeunes, ayant eu lieu mardi, contre la loi de finances 2024 controversée, soumise au parlement Kenyan pour adoption. Les mesures de sécurité ont été, aussi, draconiennes aux alentours du lieu ou est organisé le Forum, en prévision de la présence du président kenyan, William Ruto. Une visite annulée en fin de compte.
Ce premier Forum africain pour la conservation (ACF), se propose d’être l’une des principales plates-formes régionales visant à influencer stratégiquement l’agenda de la durabilité et la conservation de la biodiversité dans le continent et dans le monde.
Des membres de l’UICN (ONG et représentants de gouvernements) et de multiples parties prenantes se sont rassemblés pour discuter des meilleures solutions pour la conservation de l’environnement et des actions les plus urgentes à entreprendre pour améliorer l’état de la biodiversité en Afrique.
A travers le partage des informations et des connaissances entre les acteurs de la conservation dans toutes les régions d’Afrique, l’IUCN veut soumettre un agenda de conservation, des solutions et des initiatives à financer d’une manière durable, au Congrès mondial de la conservation qui se tiendra, en octobre 2025 à Abu Dhabi aux Emirats arabes Unis et aussi avoir une « voix unie de l’Afrique » lors de la prochaine Conférence cadre sur la biodiversité « COP16 » qui aura lieu en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre 2024.
Ayant pour thème «Solutions africaines pour la nature et les populations : créer des réponses transformatrices à la crise de la biodiversité et du climat en Afrique», ce forum a permis de discuter des thématiques d’intérêt commun, dont la biodiversité, la finance et l’économie vertes, le changement climatique, l’eau douce et la sécurité de l’eau, les solutions fondées sur la nature et les océans.
L’objectif recherché est de trouver les moyens d’atteindre l’objectif de conserver 30 % de la biodiversité du monde, faune et flore, d’ici 2030.
La Tunisie est bien représentée à ce Forum à travers ses douze membres à l’UICN, relevant du Centre de Coopération pour la Méditerranée. Outre la partie gouvernementale représentée par le ministère de l’Environnement, il s’agit d’associations de la société civile qui sont en train de réaliser des projets de conservation divers, allant de la protection de la faune et flore marines et de l’avifaune, à la sauvegarde du patrimoine naturel matériel et immatériel en Tunisie.
S’exprimant à cette occasion, le ministre kenyan du tourisme et de la vie sauvage, Alfred Mutua a rappelé que l’idée de ce forum a été inspirée du premier Congrès des zones protégées en Afrique.
« Les pays africains ont exprimé leur désir d’avoir une collaboration étroite et convergente en matière de conservation et de sauvegarde de la nature et de la biodiversité. En passant à l’action, nous allons explorer ensemble des initiatives , partager les expériences et avoir une plateforme sûre pour revisiter les modèles de conservation et concevoir un meilleur avenir du peuple et de la nature en Afrique », a-t-il dit.
Il estime qu’il est temps d’identifier des solutions africaines appropriées de conservation et discuter des moyens de financement durables pour les initiatives de sauvegarde et de conservation.
La présidente de l’IUCN, Razan Mubarak, a indiqué, pour sa part, qu’organiser cet événement au Kenya, pays connu pour sa beauté et sa richesse naturelle, envoie un message que la sauvegarde et la protection de la nature ne sont pas seulement de bonnes actions mais sont, aussi, essentielles et cruciales pour un avenir durable pour le continent et l’humanité.
« Nous devons planifier d’une manière méticuleuse et audacieuse dans le cadre d’approches qui associent les populations locales et les peuples autochtones, car sans leur inclusion, il n’y aura pas de solutions réussies de conservation. Si nous agissons ensemble, nous ne serons pas seulement plus forts mais aussi imbattables » a indiqué Mubarak, qui évoquait l’esprit “Ubuntu”, une philosophie qui provient d’un ancien mot bantou (famille de langues africaines) qui signifie « Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous ». C’est ainsi que le slogan choisi pour ce premier Forum africain de la conservation est : « Ensemble, plus forts ».