Mobilisons nos énergies, investissons ! Afrique, notre Afrique : c’est un appel à se réapproprier notre continent que lance le groupe Attijariwafa à travers le FIAD, organisé les 27 et 28 juin 2024 par le groupe Attijariwafa bank et le fonds d’investissements Almada à Casablanca.
« Le secteur privé est le cœur battant de l’Afrique », a déclaré Mohamed El-Kettani, président du groupe Attijariwafa bank. Il insiste sur la nécessité de changer de paradigme. « Nous devons œuvrer pour des économies distributives et inclusives, créer de l’emploi, investir dans l’éducation et la formation professionnelle, réduire la fracture numérique et réussir la transformation digitale. »
Le président du Groupe Attijari appelle également à l’amélioration des infrastructures africaines, de la logistique, et à investir dans l’agriculture, un secteur à haut potentiel. Accélérer l’industrialisation, accéder aux financements en adoptant une approche intégrée et écosystémique, investir dans les énergies renouvelables de manière concertée avec les gouvernements, le secteur privé et les partenaires : tel est le changement de paradigme défendu dans le cadre du Forum FIAD 2024.
Dans un contexte socioéconomique mondial particulièrement difficile, exacerbé par une crise sanitaire, des crises géopolitiques et des conflits régionaux qui interrogent les modèles économiques en place et perturbent les chaînes d’approvisionnement, l’Afrique fait preuve d’une résilience extraordinaire, avec des indicateurs prometteurs affichant des taux de croissance parmi les meilleurs, précise M. El-Kettani.
Il appelle à tirer profit des nouvelles reconfigurations géoéconomiques mondiales. « Il est impératif d’investir de manière plus volontariste dans le commerce intra-africain, qui demeure en dessous de son potentiel, et qui est sans doute le levier de développement le plus décisif pour notre continent… Il est important de booster encore plus les échanges Sud-Sud pour donner à l’Afrique les moyens de se positionner comme un acteur qui écrit lui-même son histoire. »
Tout défi devient une opportunité, insiste Mohamed El-Kettani, pour façonner l’avenir du continent. Il rappelle que la ZLECAf (Zone de libre-échange continentale africaine) est la plus grande zone de libre-échange au monde, avec un marché de 1,4 milliard de personnes et plus de 3 trillions de dollars de PIB. Dans le cadre de cet accord commercial, les droits de douane sur 90 % des marchandises seront progressivement supprimés dans un délai de dix ans.
Une nouvelle cartographie économique africaine est en train de se mettre en place. Le Maroc, ainsi que d’autres pays africains, considèrent que le secteur privé y joue un rôle principal, d’où la nécessité de tout mettre en œuvre pour l’accompagner, l’encadrer et le financer.
À Casablanca, pendant deux jours, le cœur du secteur privé africain battra au rythme des opportunités d’affaires à l’échelle du continent.
Amel BelHadj Ali