Outre la pollution sonore et visuelle qu’il suscite, le trafic routier peut provoquer aussi la dégradation des milieux naturels et menacer la biodiversité.

Dans cette optique, l’Association tunisienne de la vie sauvage (ATVS) va s’allier au ministère de l’Equipement, acteur principal des infrastructures routières en Tunisie, pour réaliser un projet de protection de la faune sauvage dans la région de Nefza, qui abrite les réserves naturelles de “Djebel Shitana” et “Djebel Khroufa”, la zone humide du “Barrage Sidi El Barrak”, classé site Ramsar et la “Zone Clé pour la Biodiversité d’Oued Maden”.

Selon le fonfdateur de l’association, Wael Ben Aba, ce projet sera réalisé bientôt dans le cadre du “TransCap, un programme financé par la Direction Générale de Coopération des Iles Baléares et coordonné par le Centre de Coopération de la Méditerranée de l’UICN, dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie des populations méditerranéennes par la conservation de l’environnement.

“Le projet consiste à mettre en place des mésures d’atténuation (tableaux signalitiques, des ralentisseurs de vitesse pour éviter les accidents de la route …) et aussi de sensibiliser les populations riveraines à la nécessité de protéger la faune sauvage dans cette zone de Nefza, très riche en biodiversité”, a affirmé à l’agence TAP, Wael ben Aba, également expert en biodiversité.

L’assiciation, fondé en 2018, se focalise sur le recensement de la biodiversité, la protection des zones et les espèces menacées et la sensibilisation du grand public sur la nécessité de sauvegarder la biodiversité. Elle avait déjà bénéficié d’un appui financier du programme “TransCap” pour la réalisation d’un projet pilote portant sur les risques de trois routes à Nefza sur la biodiversité.

“On a choisi trois parcelles d’étude, entre Sejnane et Nefza, entre Nefza et Djbel khroufa et nefza et une troisième entre la localité de Tbaba et Nefza. Toute cette zone est considérée comme une zone clé de biodiversité, dans la mesure elle abrite plus que 1000 espèces végétales et animales, dont des espèces endémiques, des espèces supposées éteintes (Certaines espèces de libellules) et d’autres espèces bio-indicateurs de l’eau douce, dont le loutre et des espèces d’oiseaux qui y hivernent”, a expliqué le président d’ATVS.

D’après lui, le projet qui a duré 6 mois a permis de détecter 3 zones rouges, dans lesquelles, plusieurs espèces d’animaux sont victimes d’accidents de la route.

En plus de la mise en place de mesures d’atténuation, il faut envisager, avant la réalisation de tout projet routier à proximité des sites naturels importants pour la biodiversité, des corridors qui sont des passages réservés à la faune sauvage pour protéger les animaux et aussi l’homme, qui est aussi victime de certains accidents de la route causés par l’apparition de sangliers, affirme encore Ben Aba.