L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé le mercredi 3 juillet le retrait de certains médicaments génériques du marché français en raison d’une évaluation insuffisante de leur efficacité. Six médicaments sont concernés immédiatement, tandis qu’une quarantaine d’autres bénéficient d’un délai de deux ans pour se conformer aux normes requises.

Cette décision fait suite à une mesure de l’Agence européenne des médicaments (EMA) du 19 juin, suspendant 400 médicaments génériques, dont 72 en France, après que le sous-traitant indien Synapse a mal évalué leur efficacité. Les génériques, moins coûteux que les médicaments de marque car leur substance active est tombée dans le domaine public, voient leur fabrication ouverte à plusieurs producteurs.

Après la décision de l’EMA, l’ANSM a ordonné le retrait immédiat de six génériques en France. Les autres médicaments disposent d’un sursis de deux ans pour permettre une transition sans pénurie de traitements essentiels, notamment en cardiologie, oncologie et VIH. La Commission européenne avait en effet autorisé les États à différer la suspension pendant deux ans en cas de risque de pénurie.

Parmi les médicaments retirés immédiatement figurent des produits des laboratoires Arrow et Almus. Pour Arrow, cela inclut trois conditionnements de l’olanzapine, utilisé pour traiter la schizophrénie, et la névirapine, pour les infections au VIH. Almus voit retirer son antidiabétique metformine et son antidouleur tramadol. Les retraits pourraient être réversibles si les fabricants fournissent des études conformes.

Les risques pour les patients sont jugés limités. Selon Alexandre de la Volpilière, directeur général de l’ANSM, le principal danger est une efficacité réduite des traitements, bien qu’aucun problème n’ait été identifié à ce jour. Les patients peuvent continuer à utiliser les médicaments suspendus s’ils en ont chez eux, le rappel ne concernant que les stocks des pharmacies.