Plus de 15 milliards de dinars, c’est le manque à gagner pour le PIB national à cause du désengagement des salariés non motivés et non encouragés.
Hechmi Alaya explique dans le numéro 24 d’Ecoweek :
“Un PIB amputé de près de 5 milliards de dollars. Le manque d’engagement au travail n’est pas une donnée spécifique à la Tunisie. Le phénomène est mondial étant donné que 77% des salariés dans le monde (contre 91% pour la Tunisie) sont non engagés dans leur travail.
Selon les estimations de Gallup, ce désengagement a un coût̂t global de 8900 milliards de dollars, soit 9% du PIB mondial ce qui, toutes proportions gardées, représenterait pour la Tunisie un manque à gagner au niveau du PIB qui se chiffre en plusieurs milliards de dollars : près de 5 milliards de dollars de PIB en moins selon notre estimation. Davantage si l’on tient compte des ressources humaines inemployées (chômage).
Une situation véritablement préoccupante lorsqu’on réalise à quel point la politique économique de la Tunisie est loin de s’atteler aux réformes nécessaires pour entre autres, promouvoir la culture d’entreprise, l’initiative entrepreneuriale et l’engagement au travail du Tunisien.
Revisiter le dogme démotivant du « clou dans le mur » est capital. Ce que le rapport Gallup révèle, c’est que la Tunisie a besoin d’une politique économique à base de mesures audacieuses pour bénéficier des opportunités de croissance qu’elle peut tirer de réformes favorisant l’engagement des Tunisiens au travail. C’est aujourd’hui un fait avéré́ que les cadres institutionnels et les statuts qui régissent la fonction publique et les entreprises d’État sont devenus une source de démotivation et une cause majeure du désengagement des employés. Des statuts qui garantissent un emploi garanti à vie et souvent mal rémunéré́, mais qui sont loin de permettre la reconnaissance des performances de l’employé́, sa valorisation équitable sans être acculé à être dans les bonnes grâces politiques ou autres.
Revisiter la culture du « clou dans le mur » et l’adapter aux exigences d’une société́ qui n’a jamais été autant demandeuse et exigeante en matière de services publics est aujourd’hui une obligation lancinante.”
Source: Ecoweek