Les remises migratoires ou transferts d’argent que les émigrés envoient dans leur pays d’origine) vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont marqué le pas en 2023. Elles se seraient élevées à 656 milliards d’euros, alors qu’elles avaient fortement progressé sur la période 2021-2022, selon la dernière note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement publiée en juin 2024.
Il s’agit d’une modeste augmentation de 0,7 %, qui reflète les grandes disparités de la croissance régionale. Toutefois, les envois de fonds demeurent une source essentielle de financement extérieur pour les pays en développement en 2023, car ils soutiennent le compte courant de plusieurs pays aux prises avec l’insécurité alimentaire et les problèmes d’endettement.
En 2023, les remises migratoires ont surtout progressé vers l’Amérique latine et les Caraïbes (7,7 %), l’Asie du Sud (5,2 %) et l’Asie de l’Est et le Pacifique (4,8 %, hors Chine). En revanche, les transferts d’argent vers l’Afrique subsaharienne ont connu une légère diminution de 0,3 %, contre une chute de près de 15% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et de 10, 3% en Europe et en Asie centrale, selon Iffath Sharif, directrice mondiale du pôle Protection sociale et emploi à la Banque mondiale
S’agissant de la baisse des transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (15% pour atteindre 55 milliards de dollars), elle est expliquée principalement, par la baisse des flux à destination de l’Égypte.
La disparité entre les taux de change officiels et parallèles a probablement orienté les envois de fonds vers des canaux informels. On observe d’ailleurs un rebond des flux officiels vers l’Égypte après l’unification des taux de change en mars 2024, d’après la même source.
Les remises migratoires entre pays de la région ont été affectées par le ralentissement de la croissance dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Les projections indiquent que les flux vers la région du Moyen-Orient et l’Afrique du Nord devraient augmenter de 4,3 % en 2024.
Les prévisions indiquent que les remises migratoires vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient croître à un rythme plus rapide de 2,3 % en 2024, même si cette progression sera inégale selon les régions.
Les risques potentiels de contraction des projections découleraient d’une croissance économique plus faible que prévu dans les pays à revenu élevé qui accueillent des migrants et de la volatilité des prix du pétrole et des taux de change.