Elle vient directement du Liban, avec un répertoire musical assez étoffé de ses propres compositions exceptionnelles et des reprises des chefs-d’œuvre de grands classiques de la musique arabo-orientale. Ranine Chaar, qui a marqué de son passage les scènes de prestigieux festivals pour ne citer que Beiteddine Art Festival, Jerash International Festival, le festival du monde arabe… s’est emparée, pour sa première en Tunisie, de la scène de l’amphithéâtre de Hammamet, dans la soirée du 8 juillet 2024 accompagnée d’un florilège de musiciens sous la houlette du maestro tunisien Mohamed Lassoued aux rennes de son orchestre.
Bercée dans l’univers des mélodies et nourrie par la tonalité et la musicalité du Tarab, mais aussi du jazz, du lyrique, du soufi et même du rap, l’artiste à multiples casquettes d’interprète, chanteuse, compositrice, autrice et actrice a juste conquis ses fans et le public venu s’imprégner en live, d’un cocktail bien métissé aux sonorités du Liban et de l’Egypte avec des chefs d’oeuvre de Fayrouz, Melhem Baraket, Najet Essaghira… mais aussi d’un medley tunisien pour faire vibrer son auditoire avec entre autres “lamouni elli gharou menni” , un des titres majeurs de feu Hedi Jouini.
Avec émotion, l’artiste qui a déjà établi le contact avec son public sur la toile avant de débarquer en Tunisie n’a pas caché son enthousiasme et sa joie en live “Mon attachement au public tunisien est exceptionnel … Nous avons une histoire et une civilisation commune avec parfois des maux et surtout des hauts » avance elle par les mots et poursuit-t-elle en musique “Kifak Enta”, “Taa Nensa”, “Oyoun El-Alb”.
Digne d’une diva, elle a chanté en complicité avec son public, l’amour, la souffrance, la joie, les retrouvailles, la douleur de l’exil et la nostalgie d’un pays dévasté par la laideur humaine, le temps d’une soirée qui a annoncé sans avertir, une grande surprise avec la montée sur scène de son père, sa source d’inspiration, le grand Abdul Karim Chaar qui a pris le micro pour chanter seul et en duo, un florilège de ses succès. Le concert se termine avec la montée sur scène en clap de fin de l’artiste tunisien Mohamed Jebali qui a rejoint l’idole de la soirée pour un duo improvisé peu de temps avant la clôture de la soirée hautement colorée de sonorités, de rythmes et d’émotions.