Un grand nom de la scène théâtrale tunisienne a été au rendez-vous dans la soirée du 12 juillet: Dalila Meftahi, interprète et également metteuse en scène dans « Portail 52 », a présenté son dernier travail scénique, marquant ainsi un retour remarquable, autour du théâtre classique.

L’histoire est annonciatrice d’une lutte féminine historique qu’a connu la Tunisie sous la colonisation. Une lutte globale acharnée et sans merci pour une indépendance, acquise en partie grâce aux femmes qu’on pourrait appeler « Fallegas », armées et prêtes à combattre, racontée dans « Portail 52».

Cette pièce de théâtre revient sur une parenthèse de l’histoire totalement passée aux oubliettes et méconnue. La huitième soirée dans l’enceinte ddu théâtre de plein air de Hammamet a réuni autour d’elle, Abir Smidi, Chaima Toujani et Sana Hafedh sans oublier la participation masculine de Kamel Kaabi.

Le texte engagé et ficelé de Donia Mnasria parvient à éclairer toute une histoire de la résistance de ces femmes tunisiennes. Un texte qui résonne tel un bel hommage et retrace une période pré-indépendance de 1952.

Le carrefour de rencontre n’est autre que l’aéroport de Tunis – Carthage : « Portail 52 ». Ces femmes se rencontrent, et clament leur déception, l’ingratitude de l’histoire, le manque de reconnaissance, tiraillée entre quitter leur patrie ou rester, la mort dans l’âme. C’est ainsi que des luttes ont foisonné sur la scène, celles de Hassnia Romdhane Amid, Zakia Ben Mohamed Lamine Pacha Bey, Khadija Cheour.

Au fil des évènements, les femmes parviendront à remettre à jour un épisode historique crucial dans la lutte contre le colon. Elles le situent dans le présent, tout en titubant, surtout quand elles abordent cette possibilité de partir.

« Portail 52 » est une création contre l’oubli remarquablement bien menée, à travers des histoires de luttes, difficiles jusqu’à l’étouffement, dans les prisons, les arrestations, vécues au gré des disparitions, ou des départs.