En principe, compte tenu du fait que l’économie tunisienne est étroitement dépendante de celle de l’Union européenne (80% de nos échanges sont assurés avec ce groupement économique), toute bonne ou mauvaise nouvelle économique, pouvant impacter nos intérêts, doit être communiquée aux tunisiens.
Le gouvernement tunisien, qui dispose d’une importante logistique en Europe : consulats, bureaux touristiques, représentations de FIPA (Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur) et autres, se doit logiquement d’en informer, en temps réel les acteurs économiques concernés et l’opinion publique. Malheureusement, c’est le contraire qui se passe. Le gouvernement observe un black out total sur ces affaires.
A titre indicatif, récemment deux entreprises européennes ayant des relations d’affaires avec la Tunisie, une opérant dans le tourisme et l’autre dans l’industrie, ont connu de sérieuses difficultés au point de déposer leur bilan.
Le gouvernement tunisien observe un black out total sur les faillites d’entreprises européennes ayant des liens avec la Tunisie
Seulement les départements ministériels concernés n’ont pas daigné communiquer sur ces faillites et alerter les parties tunisiennes impactées des mesures à prendre pour protéger leurs intérêts au cas où ils seraient touchées.
Ces ministères, contrairement à tout bon sens, se comportent comme s’ils étaient, quelque part, responsable des faillites des deux entreprises européennes. Ils refusent de faire du bruit sur ces affaires.
Le TO FTI Touristik GmbH dépose son bilan
Pour revenir aux deux entreprises européenne qui ont déclaré faillite et qui ont des intérêts en Tunisie, la première opère dans le tourisme. Il s’agit du Tour Opérator allemand FTI Touristik GmbH. Ce TO a déposé son bilan , il y a environ un mois, entraînant avec lui la faillite de plusieurs filiales. La Tunisie est concernée par le dépôt de bilan de FTI Touristik GmbH. Une dizaine d’hôtels tunisiens sont partenaires du voyagiste FTI et son transporteur.
En 2023, FTI Allemagne a drainé 20.000 touristes sur la Tunisie.
La deuxième entreprise européenne qui a déclaré faillite est française, en l’occurrence
Espace aéronautique, société sous-traitante du constructeur d’avions européen Airbus.
Les usines de la société soudent et assemblent des pièces en alu, avant tout pour son gros client Airbus. Espace fabrique la structure des sièges business haut de gamme, des parties complexes du squelette de l’avion et la structure de meubles électrique à bord sur les A320, A330, A350, A380 et A400M ou encore ATR.
La filiale tunisienne d’Espace aéronautique n’est pas concernée par la faillite
Cette société est en redressement judiciaire depuis janvier 2024 en attendant une amélioration des comptes puis l’arrivée d’un repreneur. La période d’observation s’achève le 31 juillet. Conséquences : 160 salariés sont menacés et des repreneurs sont recherchés.
La Tunisie est également concernée en ce sens où Espace aéronautique possède une filiale off shore en Tunisie.
Selon le PDG de l’entreprise, Gwenaël Chatal la filiale tunisienne, avec ses 120 salariés, n’est pas heureusement touchée par la procédure.
La FIPA et son ministère de tutelle auraient pu communiquer sur cette affaire d’autant plus qu’elle comporte un élément positif, celui du maintien de l’usine off shore en Tunisie.
Cet élément d’information aurait pu être valorisé pour en faire une publicité positive sur la compétitivité et la rentabilité du site Tunisie pour les investisseurs étrangers dans l’industrie aéronautique.
Quant à nous, face à cette absence de communication, nous ne pouvons que nous interroger sur l’utilité de cette armada de fonctionnaires basés en Europe. Une armada grassement payée, en plus, en euro grâce à l’argent du contribuable. C’est tout simplement inacceptable !
Abou SARRA