Des députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont souligné, lors d’une plénière consacrée, mardi au Bardo, à l’examen de deux projets de lois organiques portant approbation du statut du Fonds Africa50, l’importance de ce projet dans la mise en réseau des relations avec le continent africain et le renforcement des liens économiques, politiques et culturels, dans un contexte marqué par une forte concurrence mondiale pour accéder à ce continent.

D’ailleurs, ce dernier «recèle des richesses mondiales”, selon le député Néjib Akremi.

Ces objectifs nécessitent une vision prospective pour un continent africain prometteur en matière d’investissement et d’appui financier, selon le député Mohamed Yahyaoui. Dans le même contexte, le député s’est interrogé sur le projet de port financier, qui pourrait jouer un rôle dans l’accès au reste des pays du continent, ainsi que sur les problèmes qui entravent sa mise en œuvre. Il a, également, mis l’accent sur l’absence de liaisons aériennes vers plusieurs pays africains, proposant, à cet égard, la création d’un aéroport destiné aux échanges commerciaux, notamment l’aéroport international de Tabarka-Aïn Draham.

Au niveau des projets ciblés par le Fonds Africa50, à savoir les industries technologiques, les députés ont appelé à réfléchir à la création d’une zone industrielle pour les activités à haute valeur ajoutée qui peuvent contribuer à promouvoir l’économie nationale.

S’agissant de l’infrastructure, les députés ont proposé de consacrer la ligne ferroviaire n°2 reliant Bizerte à Tabarka, en tant que ligne stratégique de liaison avec l’Algérie. Et de relever, par ailleurs, que l’efficacité du Fonds dépend de l’existence de plans nationaux clairs.

Les députés se sont, également, interrogés sur la contribution du Fonds à la lutte contre l’immigration clandestine en provenance des pays d’Afrique subsaharienne, appelant à la nécessité de financer des projets dans ces pays, afin de stabiliser leurs peuples et de leur permettre de bénéficier des conditions d’une vie décente.

Le Fonds Africa 50 comprend deux parties. La 1e partie, celle du “Fonds Africa 50/ développement de projet”s, fait l’objet du 1e projet de loi organique. Ce dernier est doté d’un capital estimé à 500 millions de dollars déclarés, 95,121 millions de dollars souscrits et 44,573 millions de dollars libérés jusqu’à décembre 2021.Le Fonds est une institution financière qui vise à investir des capitaux, depuis le début du développement du projet jusqu’à la clôture financière.

La deuxième partie, c’est la plate-forme “Africa50 – Financement de projets “, qui fait l’objet du deuxième projet de loi organique. Le capital du Fonds est estimé à 3 millions de dollars déclarés, 785,792 millions de dollars souscrits, et 403,419 millions de dollars libérés jusqu’à décembre 2021.

Le Fonds vise à développer l’infrastructure dans les pays africains à travers la mobilisation des ressources de financement nécessaires, à partir de sources diversifiées (crédits, dons, souscription dans le capital des sociétés).

Jusqu’à 2023, 31 pays africains ont souscrit au fonds Africa 50, ainsi que la Banque africaine de développement, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), et Bank Al-Maghrib. Le portefeuille de projets est estimé jusqu’à décembre 2021, à environ 13 projets, dont 7 sont entrés en activité, deux sont en cours d’exécution et quatre sont en phase de préparation.

Le 13 avril 2017, le conseil d’administration du Fonds Africa 50 a approuvé l’adhésion de la Tunisie. Le Fonds Africa 50 pourrait contribuer à couvrir les besoins de financement du pays dans les domaines de l’infrastructure, de l’énergie, des technologies de la communication, du transport, de la logistique, de l’eau, de l’assainissement et de la mise à niveau des entreprises publiques.

Il pourrait permettre, également, de combler le déficit de financement enregistré dans ces secteurs, d’autant plus qu’il fournirait, en tant qu’institution multilatérale, un financement à un coût préférentiel et aiderait à bénéficier des avantages de la loi sur le partenariat avec le secteur privé, ainsi qu’à offrir des sources de financement multiples.