Le groupe « Tinariwen, « Les seigneurs du blues touareg », venus des profondeurs du désert, originaires du Mali, était au rendez-vous hier soir au théâtre de plein air de Hammamet pour être de nouveau au sommet, cette fois à guichets fermés après leur premier passage au Festival international de Hammamet en 2017.

Avec leur musique assouf, qui signifie en tamasheq, la nostalgie, ils ont fait, depuis plus de 30 ans la synthèse entre le blues, le rock et la musique traditionnelle touareg, créant des influences qui mélangent la musique arabe/africaine avec le blues.

Devant un public bien emporté par les sonorités du rock ‘n’roll puisant dans le répertoire Touareg, les voix ont, durant près de 90 minutes, résonné avec le dialecte amazigh, fondement même de leurs compositions et des chansons traditionnelles revistées.

Devenu une référence avec son répertoire Touareg, le groupe, qui s’est produit devant un public cosmopolite composé d’un grand nombre d’algériens et de libyens a présenté un beau cocktail de ses mélodies évoquant le Sahara, l’amazigh et des thèmes chantés tels que la liberté, la révolution, l’histoire, l’identité et l’humanité dans une soirée qui ne risque pas d’être léguée aux oubliettes.

Car le sens de leur engagement musical pour la liberté et la reconnaissance de l’existence même d’un peuple fier de sa culture, de son mode de vie, de sa langue, de sa résistance face à toutes formes d’adversités est au cœur de leur musique.

Les percussions et instruments à cordes (guitares) choisis cadrent avec le genre musical du assouf qui porte haut le souffle du désert dans sa rudesse et sa splendeur, et qui véhicule les ressentis de la nostalgie qui est au fondement même du blues caractéristique créé par le groupe il y a déjà plus de trois décennies. Propulsé au-devant de la scène internationale, Tinariwen c’est vingt ans de concerts qui l’ont fait voyager tout autour de la Terre et où il a porté haut et fort les spécificités de ses terres qu’il chérit plus que tout, à travers des créations artistiques insolites.

Sur fond de musique métissée et de récits audacieux, empreints de souffrance sans être dénué d’un souffle d’espoir, le public exalté n’a pas manqué de saluer et d’ovationner le groupe qui a forcé le respect en faisant connaitre et surtout transmettre leur engagement, même si les paroles lui échappent.