Le Festival international de Carthage (FIC) a démarré, jeudi soir, à l’amphithéâtre romain de Carthage qui a abrité un spectacle en hommage au chanteur Lotfi Bouchnaq et une exposition photographique rétrospective installée dans les différentes allées de passage des festivaliers menant à l’amphithéâtre.
Le FIC se tient cette année dans sa 58ème édition du 18 juillet au 17 août et fête le 60ème anniversaire de sa création. Le festival n’avait pas eu lieu en 1982 suite au drame de Sabra et Chatila et en 2020 en raison des restrictions en lien avec la crise sanitaire du Covid-19.
Une exposition photographique rétrospective
Avant le début du spectacle, Moncef Boukthir, ministre chargé de la gestion du ministère des Affaires Culturelles, accompagné de Kamel Ferjani, directeur du festival international de Carthage, a inauguré une exposition photographique rétrospective ayant pour but de sauvegarder la mémoire artistique du festival.
L’exposition qui sera visible durant toute la durée du festival, est installée dans les différentes allées de passage des festivaliers menant à l’amphithéâtre romain de Carthage. Des photos des principaux artistes qui se sont produits à Carthage sont classées par ordre chronologique. D’autres photos d’artistes sont classées par pays ou par année de participation au Festival de Carthage.
Des stars internationales comme Myriam Makeba, Eros Ramazotti, Zuchero, Jean Michel Jarre, charles Aznavour, Jimmy Cliff, James Brown, Dalida et bien d’autres.
Du monde arabe, nombreux sont les chanteurs et chanteurs qui ont chanté à Carthage à l’instar de Majeda Erroumi, khadhem Essaher, Gorges Wassouf, Julia Boutros… Ou encore des artistes tunisiens qui ont souvent étaient assez représentés au festival, parmi lesquels on cite des noms comme Ali Riahi, Saber Rebai, Latifa, Sleh Mesbah..
L’exposition montre également des photos de spectacles de théâtres, d’opéra et autres genres artistiques dans ce prestigieux festival proposant des spectacles pluridisciplinaire, majoritairement de musique.
Sur les Thermes d’Antonin, le Festival international de Carthage avait fait ses débuts il y a six décennies, de 1964 à 1967, avant de délocaliser à l’amphithéâtre romain de Carthage, situé sur la même zone du site archéologique de Carthage, dans la banlieue nord de Tunis.
Ce prestigieux rendez-vous artistique annuel qui fête cette année son 60ème anniversaire est organisé sous l’égide du ministère des Affaires Culturelles.
A l’occasion de cette édition anniversaire, les organisateurs ont récemment annoncé la publication d’un livre qui s’intitule “Le Festival international de Carthage, 60 ans de Bonheur sur Scène”. Le livre retrace six décennies de mémoire et d’histoire ayant jalonné ce festival dont la toute première soirée de la première édition, -composée de 7 soirées danse, théâtre, musique et folklore-, a été organisée le 26 juin 1964.
Lotfi Bouchnaq dans « Ayech leghnayati »
« Ayech leghnayati » (Je vis pour mes chansons) tel était le titre du spectacle qui offre un condensé d’un parcours artistique de plus de 50 ans de la vedette de la chanson tunisienne et arabe Lotfi Bouchnaq. Le concept du spectacle émane de la volonté de ses deux fils, Abdelhamid et Hamza Bouchnaq, de lever le voile sur des aspects peu connu du parcours de l’artiste.
Le public, assez nombreux, a renoué avec des chansons assez célèbres de Bouchnaq qui a interprété ses titres légendaires depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui et rendu hommage à ses compagnons de route entre paroliers, compositeurs et maîtres.
« Ayech Leghnayati » se veut un hommage à l’artiste tunisien en mettant en avant cinquante années de carrière de l’icône de la scène musicale tunisienne à travers un patchwork musical et scénique avec sur scène une pléiade d’invités tunisiens.
L’artiste libanaise Micheline Khalifa était l’invité de Lotfi Bouchnaq. Le duo a une célèbre chanson “El iin elli ma tchoufekchi”. Ses compagnons de route de longue date comme le parolier Adam Fethi, Ali Louati, Slaheddine Bouzaiene, Ali Ouartani …ont interprété des paroles des chansons qu’ils ont écrites.
Accompagné de la troupe nationale et de la chorale nationale, Bouchnaq a interprété des titres du patrimoine musical et du répertoire arabe assez varié datant des années 70 jusqu’à nos jours : « ya chegla beli », « kol ma fik zed jnouni », « ahna el joud » ritek ma naaref win, « nasseya », « ghalbek ».
Le spectacle était l’occasion de présenter des titres jamais interprétés en live auparavant, à l’instar des chansons de génériques de feuilletons ou encore de génériques de films comme « Un été à La Goulette » de Férid Boughdir.
Il est conçu par ses deux fils artistes, le réalisateur Abdelhamid Bouchnaq et le compositeur Hamza Bouchnaq qui l’a accompagné dans l’interprétation de quelques chansons comme « ich kama cheet wa jarreb ya saghiri » dans une version inédite.
La cause palestinienne est au cœur du festival proposant cette année 18 soirées animées par des artistes issus de dix pays qui offriront une variété de genres et styles musicaux : musique tunisienne, orientale, reggae, flamenco, rythmes africains, et musiques du monde.
La 58ème édition du Festival international de Carthage se tient du 18 Juillet au 17 août. Cette édition 2024 marque les soixante ans de ce rendez-vous artistique estival qu’abrite chaque année l’amphithéâtre romain de Carthage.
Notons que la sensibilisation aux questions environnementales est au cœur du festival qui se déroule sur un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.