Férial Borgi Sebai, ministre de l’Économie et de la Planification a réussi mardi 16 juillet à arracher l’approbation de l’ARP en faveur de l’adhésion de la Tunisie à deux fonds africains : le Fonds Afrique 50 pour le développement des projets et le Fonds Afrique 50 pour le financement des projets (projets de loi n° 43/2024 et n° 44/2024). Ces deux fonds font partie du “Fonds Afrique 50”, une institution financière internationale multipartite créée par la Banque africaine de développement en 2014. Ils visent à fournir des solutions de financement destinées aux grands projets d’infrastructure, attirer des investissements et promouvoir l’intégration régionale et continentale.

Africa50 est une plateforme d’investissement créée par des gouvernements africains et la Banque africaine de développement pour pallier le manque de financement des infrastructures en Afrique. Elle vise à mobiliser des financements des secteurs public et privé, et faciliter le développement des grands projets structurants. Africa50 encourage les projets à fort impact sur le développement économique des pays africains tout en assurant un retour sur investissement attractif. Le Fonds armé des composantes développement et financement accompagne toutes les étapes du cycle d’un projet.

“L’adhésion de la Tunisie au Fonds Afrique 50 marque un tournant important pour le développement des infrastructures et la relance économique du pays.” – Férial Borgi Sebai

Les principaux axes de discussion abordés lors à l’ARP ont tourné autour de la nécessité d’établir une stratégie nationale pour stimuler la relance économique. L’appel au développement du réseau ferroviaire pour soutenir la coopération avec les pays africains et. L’utilisation efficace des ressources nationales pour le développement et la mise en œuvre de projets. Le développement des régions frontalières et la relance des projets en attente.

Des vœux pieux au vu de la pression que subit le secteur privé en Tunisie harcelé de toutes parts et accusé de tous les maux.

La ministre de l’Économie et de la Planification qui a souligné l’importance de l’ouverture de la Tunisie sur le marché européen et la recherche des opportunités d’investissement sur les marchés africains a du pain sur la planche. Elle doit, en prime, s’attaquer au rétablissement de la confiance entre les opérateurs privés et les institutions de l’État. Nous vivons une époque où l’acquisition d’un logement de plus de 500.000 dinars peut attirer les foudres du fisc et où les acteurs économiques devenus d’une frilosité maladive hésitent à investir.

“Le Fonds Afrique 50 nous permettra de mobiliser des financements importants pour des projets d’infrastructure structurants, tels que le développement du réseau ferroviaire.”

La ministre de l’Économie qui a évoqué les défis liés à l’infrastructure et aux garanties bancaires pour expliquer le pourquoi de l’adhésion de la Tunisie au Fonds Afrique 50 pour financer les projets d’infrastructure, devrait aussi donner les exemples des pays africains qui ont réussi des sursauts économiques extraordinaires parce qu’outre une lutte efficiente contre la corruption à travers, entre autres, la simplification des procédures et la digitalisation, ils ont rassuré les investisseurs ne les traitant pas comme des criminels potentiels et leurs ont donné les moyens de créer de la richesse et de l’emploi dans leur pays au lieu de les pousser au départ.

“Le succès de l’adhésion de la Tunisie au Fonds Afrique 50 dépendra de la mise en place d’un environnement des affaires favorable et d’une lutte efficace contre la corruption.”

Le Parlement qui a approuvé le projet de loi n° 43/2024 concernant le Fonds Afrique 50 devrait plancher sur d’autres lois visant à faciliter la vie des investisseurs en Tunisie et les protéger des abus venant de toutes parts ! Nos députés ne doivent surtout pas oublier que plus de 2 millions de leurs électeurs travaillent dans le secteur privé.

L’amélioration du climat des affaires et l’incitation à l’investissement ne passent pas que par les adhésions à des fonds internationaux ou l’approbation de prêts, elles doivent être les résultantes d’une politique d’État dont le but est de réaliser la prospérité économique du pays loin des slogans populistes vides de sens.

A.B.A