La nécessité de la mise en place d’une réglementation interdisant l’importation, l’utilisation et la fabrication de jouets à partir du recyclage de plastique issu des déchets électriques et électroniques, était la principale proposition formulée au terme d’une enquête effectuée sur les dangers des polluants organiques persistants (POP’S) dans les jouets en Tunisie.

Réalisée par l’Association de l’éducation environnementale pour les futures générations (AEEFG), cette enquête souligne également l’importance de contrôler l’entrée en Tunisie des jouets en plastique, dans la mesure ils devraient être fabriqués à partir du plastique très contrôlé et sans additifs, car le plastique est un ensemble de substance chimique, a précisé Semia Gharbi, présidente de l’AEEFG et spécialisée dans les sciences environnementales.

” Il faut être vigilant par rapport à ces jouets en plastique, pour diminuer l’exposition des enfants aux dangers des substances toxiques existants dans cette matière”, a-t-elle averti.

“Il faut être vigilant par rapport à ces jouets en plastique, pour diminuer l’exposition des enfants aux dangers des substances toxiques existants dans cette matière.” – Semia Gharbi, présidente de l’AEEFG

Cette enquête basée sur l’analyse d’un échantillon de 62 jouets commercialisés en Tunisie (grandes surfaces, les magasins de jouets, le marché parallèle…) a montré la contamination des jouets par des substances toxiques, dont certaines sont interdites et d’autres proviennent du recyclage toxique.

En outre, la plupart des jouets contaminés par les polluants organiques persistants proviennent de la Chine, de la Turquie et de l’Italie.

412 analyses ont été réalisées sur cet échantillonnage, dont 238 analyses dans un laboratoire en Tunisie et 174 dans un laboratoire étranger.

Les analyses réalisées au laboratoire à l’étranger ont montré des concentrations élevées de substances chimiques toxiques pour les jouets achetés sur le marché parallèle, qui sont au delà des limites de détection déclarées par le laboratoire tunisien.

“La plupart des jouets contaminés par les polluants organiques persistants proviennent de la Chine, de la Turquie et de l’Italie.”

Selon l’étude, la limite de détection n’est pas un signe d’absence de la substance toxique recherchée, et la performance des laboratoires reste tributaire des équipements et des protocoles utilisés qui doivent s’aligner avec les standards internationaux.

Parmi les autres conclusions de l’étude figure l’importance cruciale d’une amélioration significative de l’étiquetage des jouets avec un accent particulier sur la clarté, la précision et l’exhaustivité des informations fournies, ainsi que l’augmentation de la performance des laboratoires d’analyses pour avoir des résultats fiables conduisant à la bonne prise de décision et de la réglementation pour la protection de la santé des enfants.

L’exposition aux polluants organiques persistants peut entrainer différents effets sur la santé

Sarra Hechmi, docteur en sciences de la terre et de l’environnement et consultante au projet d’interdiction des polluants organiques persistants POP dans les jouets en Tunisie, a pour sa part mis l’accent sur l’importance de prendre en considération l’accumulation de ces polluants organiques persistants, et leurs effets à long terme, même si la contamination des jouets par ces polluants est inférieure à la limite de détection.

Selon la même étude, l’exposition aux polluants organiques persistants peut entrainer différents effets sur la santé, tels que des effets sur la croissance, des perturbations hormonales, des troubles de la fertilité, des cancers, des troubles du système immunitaire et des troubles du fonctionnement du foie et des reins.